
KKR lance une offensive sur le réseau fixe de Telecom Italia

KKR revient à la charge. Après avoir échoué à prendre le contrôle totalde Telecom Italia (TIM) à l’automne 2021 pour plus de 33 milliards d’euros en valeur d’entreprise, le groupe américain de capital-investissement a soumis une offre non contraignante pour entrer au capital de sa «NetCo», société à créer qui hébergera le réseau fixe italien et les activités de gestion de l’infrastructure, y compris les actifs de FiberCop ainsi que la participation de TIM dans Sparkle, opérateur d’un réseau international de transmission à très haut débit. KKR détient déjà depuis 2020 une participation de 37,5% dans Fibercop, entité qui gère les infrastructures filaires du «dernier kilomètre» de TIM, c’est-à-dire l’accès des clients à son réseau.
«Cette offre porte sur une participation à définir, sachant que l’acquisition entraînerait la perte de l’intégration verticale» de la société, a précisé jeudi TIM, dont le conseil d’administration s’est réuni pour commencer à examiner cette proposition. Si aucun autre élément de l’offre n’a été divulgué à ce stade par l’opérateur transalpin, l’objectif pour KKR serait d’obtenir une participation majoritaire dans « NetCo » qu’il valoriserait environ 20 milliards d’euros dette incluse, selon des sources de presse concordantes. La reprise de dette représenterait à elle seule la moitié de cette valorisation et environ 40% de l’endettement net de TIM qui atteignait 25,5 milliards d’euros au 30 septembre dernier.
«Le gouvernement considère la sauvegarde de l’emploi et la sécurité d’une infrastructure stratégique telle que le réseau national de télécommunications comme des questions essentielles», a réagi le ministère italien de l’Industrie dans un communiqué. La nouvelle initiative du groupe américain intervient alors que l’impasse semble totale concernant la réorganisation de TIM. Sonpremier actionnaire Vivendi, la banque publique Cassa Depositi e Prestiti (CDP) et le gouvernement de Giorgia Meloni ne sont en effet pas parvenus à s’entendre jusqu’à présent.
Selon les analystes d’Intesa Sanpaolo, cette offre «totalement inattendue» pourrait avoir du mal à s’imposer «en raison de la ‘golden share’ détenue dans TIM par Rome». Pour les analystes de Bestinver, l’initiative de KKR «incitera sans doute la CDP à proposer une contre-offre voire une offre conjointe pour ces mêmes actifs». L’intérêt renouvelé du groupe de private equity pour TIM a plu aux investisseurs qui ont fait progresser l’action de 9,5% à 0,29 euro en clôture à la Bourse de Milan.
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