
Isabela dos Santos joue l’obstruction face à Altice chez Portugal Telecom
Patrick Drahi voit un obstacle de taille se dresser face à lui dans la conquête de Portugal Telecom. Isabel dos Santos, la fille du président angolais, a lancé une offre de rachat sur l’opérateur téléphonique à 1,35 euro par action par le biais de sa société enregistrée au Portugal, Terra Peregrin. Aux côtés du conglomérat portugais Sonae, elle contrôle aussi le deuxième opérateur du pays, Nos, qui a fait vibrer la semaine dernière la corde du patriotisme économique pour défendre l’ancrage national de Portugal Telecom.
Depuis sa fusion avec le brésilien Oi cette année, Portugal Telecom n’exerce plus d’activités opérationnelles. La structure détient simplement une participation de 25,7% dans Oi, et 897 millions d’euros de créances impayées sur Rioforte, l’une des holdings de l’empire déchu de la famille Espirito Santo, qui a été placée en liquidation.
Isabel dos Santos a pourtant choisi de passer par cette structure afin de contrecarrer Altice, alors que la holding de Patrick Drahi s’est adressée directement à Oi début novembre en mettant sur la table 7 milliards d’euros pour s’emparer de ses actifs portugais. La mise de départ est moindre: 1,2 milliard d’euros pour la totalité de Portugal Telecom, sachant que Terra Peregrin a annoncé dans un communiqué publié dimanche que son offre est soumise à l’obtention de plus de 50% du capital.
«L’objectif final est l’acquisition d’une participation importante, mais pas de contrôle, dans Oi, permettant de maintenir le groupe Portugal Telecom entièrement intact», a déclaré un porte-parole d’Isabel Dos Santos. Selon des sources citées par Bloomberg, PT disposerait d’un droit de veto chez Oi sur la vente des actifs portugais du groupe.
Les analystes s’interrogent cependant sur les chances de succès de cette offre jugée hier «inacceptable» par Oi. Les actionnaires de PT, où figure Novo Banco, l’entité publique née de la nationalisation de BES, pourraient trouver peu généreuse la prime de 11% offerte sur le cours de vendredi. Ils n’ont pas non plus intérêt à paralyser Oi, leur seul actif de valeur, qui compte sur la vente de ses activités au Portugal pour se désendetter et faire une offre sur son concurrent Tim Brazil.
L’initiative d’Isabela dos Santos pourrait surtout lui donner du poids dans le litige qui oppose Unitel, l’opérateur angolais, à Portugal Telecom: le premier conteste le transfert à Oi des parts que le groupe portugais détient dans son capital.
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