Hexagon se renforce dans les logiciels industriels dématérialisés

En reprenant la division EAM de l’américain Infor pour 2,75 milliards de dollars, le suédois élargira son expertise dans la gestion de production.
Yves-Marc Le Réour

Hexagon s’apprête à franchir une nouvelle étape dans les systèmes de gestion de production destinés aux entreprises à forte intensité capitalistique. Le fournisseur suédois de technologies de précision a annoncé mardi avoir conclu un accord avec Infor, spécialiste américain desprogicielsde gestion, en vue d’acquérir sa division EAM (entreprise asset management) pour environ 2,75 milliards de dollars (2,32 milliards d’euros) sur la base d’un endettement financier nul, ce qui représente près de 15 fois le chiffre d’affaires de cette division. L’opération «comprendra un paiement en numéraire de 800 millions de dollars et un règlement en titres à hauteur de 1,95 milliard de dollars», précise l’acquéreur.

Le prix unitaire des nouvelles actions Hexagon a été fixé à 125,73 couronnes, ce qui fait ressortir une décote de 0,8% par rapport au cours de clôture de lundi. Ces titres seront émis au profit de Koch Industries, la maison mère d’Infor. Avec une participation de 4,9% au capital d’Hexagon, Koch deviendra ainsi un actionnaire de long terme avec un représentant à son conseil d’administration. La portion payée en cash sera financée via des facilités de crédit existantes, ce qui débouchera sur un ratio de levier financier (dette nette sur Ebitda) pro forma d’environ 1,75 fois à l’issue de la transaction, qui devrait être bouclée durant le quatrième trimestre 2021.

Employant plus de 20.500 personnes dans une cinquantaine de pays, Hexagon, dont le chiffre d’affaires s’est élevé à 3,8 milliards d’euros en 2020, estime que cette acquisition aura un effet relutif sur son bénéfice par action ajusté dès la clôture de l’opération. D’un point de vue industriel, les solutions en mode SaaS (software as a service) d’Infor EAM permettront au groupe suédois de mieux répondre aux besoins de nombreux secteurs allant de l’agroalimentaire à l’automobile, en passant par la gestion des infrastructures. «L’amélioration de notre offre de produits concernera notamment les opérations de maintenance prédictive des entreprises ou la gestion de leurs besoins énergétiques», commente Ola Rollén, PDG d’Hexagon.

Grâce à la mise en œuvre d’accords de distribution et de ventes croisées entre Hexagon et Infor, le dirigeant, qui envisage d’autres opérations de croissance externe, table sur des synergies de revenus atteignant 100 millions de dollars par an à l’horizon 2026, en précisant que «10% de ce montant pourra être dégagé dès l’exercice 2022».

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