Gemalto ne voit pas les mouvements d’Apple comme des menaces

«Atterré» par certaines réactions de marché, le directeur général du groupe assure que l’Apple Pay ou l’iPad sans carte SIM seront profitables à l’activité.
Olivier Pinaud

Le désamour entre Gemalto et la Bourse se poursuit. Hier, alors que le groupe de solutions d’identification numérique (cartes SIM, cartes bancaires, passeport électronique…) a confirmé ses prévisions pour 2014, le cours de l’action a encore chuté de 4,46%. Il a perdu 20% en un peu plus d’un mois. Le ralentissement de la croissance au troisième trimestre (+6%) a fait naître des doutes sur l’atteinte de l’objectif de résultats à 2017 et tombe mal, au moment où les dernières annonces d’Apple dans les paiements et les cartes SIM ont soulevé des inquiétudes sur un peu moins de la moitié de l’activité du groupe.

«Je suis parfois atterré par certaines réactions de marché», a contre-attaqué hier Olivier Piou. Le directeur général de Gemalto s’étonne de la fluctuation des analyses qu’il a pu lire sur la nouvelle carte SIM d’Apple, allant d’une solution dématérialisée dans le «cloud» à une carte soudée dans l’iPad en passant par un logiciel. Finalement, l’appareil contient une SIM, fournie par un concurrent de Gemalto. Celle-ci permet de passer facilement d’un opérateur de télécoms à un autre, sans avoir à changer de carte, mais avec des offres uniquement prépayées, rappelle Olivier Piou.

Cette solution pourrait donc être difficile à dupliquer pour les offres de téléphonie mobile par abonnement qui nécessitent une relation authentifiée entre l’opérateur et l’utilisateur du téléphone pour se connecter sur le réseau et assurer la facturation. «La relation évoluera mais il faudra toujours qu’un objet mobile obtienne un droit d’accès pour se connecter», assure Olivier Piou. Quant à Apple Pay, «c’est un signe positif pour le long terme, cela pérennise la technologie NFC. Apple est un puissant influenceur et va contribuer à faire grossir le marché».

S’il reconnaît que le groupe doit faire encore plus d’éducation du marché sur l’évolution des technologies, Olivier Piou se console en se disant que Gemalto «a la chance de pas être dépendant de la Bourse». Pour refinancer l’acquisition de Safenet cet été, le groupe a placé 400 millions d’euro d’obligations à 7 ans en septembre, à un taux 2,125%. Cette émission inaugurale a été réalisée en septembre, après l’annonce du lancement d’Apple Pay mais avant celle concernant la carte multi-opérateurs de l’iPad Air 2. Depuis cette dernière annonce, le 16 octobre, l’obligation Gemalto a cédé environ 1% et traite désormais juste en dessous du pair.

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