France Télécom esquive les premiers coups de Free Mobile

Le chiffre d’affaires de l’activité mobile en France n’a plié que de 1,1% au premier trimestre. La baisse du revenu moyen par abonné s’est néanmoins amplifiée
Olivier Pinaud

France Télécom limite les dégâts. L’arrivée fracassante de Free dans la téléphonie mobile en janvier 2012 n’a pas provoqué d’incendies majeurs dans les comptes trimestriels du premier opérateur français. Sa part de marché dans la téléphonie mobile en France a plié de 1,5 point, avec 615.000 clients partis à la concurrence, mais elle reste élevée à 38,4%. D’ailleurs, le pic de l’hémorragie semble passé. Les demandes de transfert de numéros «sont revenues depuis les deux dernières semaines de mars au niveau d’avant l’arrivée de Free», rassure Gervais Pellissier, le directeur financier de France Télécom.

Au bout du compte, à un peu plus de 2,6 milliards d’euros, en baisse de 1,1%, le chiffre d’affaires de cette activité est légèrement meilleur que prévu. A ce stade, le groupe ne donne pas le niveau de la marge. Mais au niveau global, en incluant les activités dans le fixe et dans le reste du monde, l’excédent brut d’exploitation de France Télécom a baissé de 7%, à 3,4 milliards d’euros. Un dérapage plus marqué que prévu qui pourrait pousser le groupe à tenir un peu plus ses investissements pour respecter son objectif, réaffirmé, de 8 milliards de cash-flow disponible en 2012.

D’autant que derrière la résistance du mobile en France se cachent quelques preuves d’une réelle dégradation du marché. Le revenu moyen par abonné a accéléré sa baisse. Il est tombé à 367 euros en rythme annuel au premier trimestre 2012, soit 2% de moins qu’au quatrième trimestre 2011. En moyenne, au cours des douze derniers mois, la facture par abonné baissait de 1%. Or, la chute devrait s’accélérer au fur et à mesure des efforts sur les prix que devra consentir France Télécom lors du renouvellement des contrats de ses clients. Enfin, deux autres éléments sont venus en soutien: les nouveaux contrats dits «Open», couplant abonnements mobile et fixe, ont été astucieusement comptabilisés dans l’activité mobile; et le contrat de location du réseau à Free Mobile joue le rôle d’amortisseur attendu.

Selon France Télécom, ce contrat d’itinérance des appels de Free Mobile rapportera 1 milliard d’euros d’ici à 2015, deux fois plus rapidement qu’escompté. Un soutien sur lequel ne peuvent compter ni SFR ni Bouygues Telecom. Les résultats trimestriels des deux opérateurs, attendus le 14 mai pour le premier, le lendemain pour le second, risquent donc de porter des traces un peu plus marquées de l’arrivée de leur nouveau concurrent.

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