Findus devrait tomber dans les filets de son concurrent Iglo

Nomad Holdings, le propriétaire d’Iglo, est entré en discussions exclusives pour racheter la moitié du groupe de surgelés à Lion Capital.
Olivier Pinaud

Les salariés de Findus France craignaient depuis des mois de tomber dans les filets d’Iglo Foods, leur grand concurrent britannique. Leurs craintes risquent de se concrétiser. Hier, le britannique Nomad Holdings, propriétaire depuis quelques jours seulement d’Iglo, a confirmé être en «discussions exclusives naissantes (early stage)» avec les actionnaires de Findus pour racheter les activités d’Europe continentale du spécialiste des poissons surgelés. Il a précisé n’avoir aucune certitude sur l’aboutissement de ces discussions.

Nomad proposerait 800 millions d’euros pour reprendre à la fois les activités Europe du Sud, comprenant l’usine de Boulogne-sur-Mer, et Europe du Nord, de Findus. Ce périmètre représente environ 740 millions d’euros de chiffre d’affaires et 80 millions d’euros d’Ebitda, soit la moitié de Findus dans son périmètre actuel. Le groupe se limiterait ensuite à ses activités britanniques.

Spécialement créé et coté à la Bourse de Londres pour racheter Iglo Foods à Permira pour un montant de 2,6 milliards d’euros, Nomad avait annoncé son intention de reprendre d’autres marques en Europe, à l’image de la stratégie suivie par son co-fondateur américain Martin Franklin. Son groupe Jarden possède un portefeuille de plusieurs dizaines de marques de produits de grande consommation comme Spontex ou Campingaz.

Un comité central d’entreprise est prévu ce matin au siège de Findus France près de Paris. Craignant un transfert de la production de l’usine de Boulogne-sur-Mer vers l’unité allemande d’Iglo, les représentants des salariés devraient demander des garanties sur l’emploi. Ils ont rencontré hier Frédéric Cuvillier, ancien ministre des Transports et actuel maire de Boulogne-sur-Mer. Ils seront reçus vendredi par le ministre du Travail, François Rebsamen.

Néanmoins, les alternatives à un rachat par Iglo sont faibles. Conseillé par Rothschild, le family office français Florac a bien déposé une offre mais celle-ci ne porte que sur la division Europe du Sud de Findus, pour un montant de 200 millions d’euros. Pas suffisant pour convaincre les actionnaires du groupe de surgelés dont l’investissement n’a pas été de tout repos.

Lion Capital a acheté Findus en 2008 pour 1,2 milliard d’euros mais a été obligé de faire une place au capital à ses mezzaneurs en 2012 afin de restructurer la dette LBO. Lion Capital détient depuis 33% du capital, devant Highbridge (32,8%) et JPMorgan (29,8%).

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