
Face aux difficultés de Tesla, Elon Musk annonce son retour partiel

Marche arrière toute. A l’occasion de la publication des comptes trimestriels de Tesla, Elon Musk a indiqué lors d’une conférence avec les analystes qu’il allouerait plus de temps au constructeur automobile à partir du mois prochain. Le milliardaire compte en effet réduire de manière importante ses activités au sein du DOGE, l'équipe censée trouver des économies au sein de l’administration américaine.
Cette décision a fait passer au second plan les résultats révélés par Tesla et a entraîné un net rebond de l’action. Mercredi elle gagnait plus de 8% à la suite de cette annonce après une chute de 40% depuis le début de l’année. Le titre a clôturé la séance en hausse de 5,4% à 250,74 dollars.
Mardi soir, le constructeur a publié une forte baisse de ses performances au premier trimestre et a remis à plus tard la révision de ses prévisions annuelles, dans un contexte d’incertitudes sur les droits de douane et de défiance de nombreux consommateurs envers la marque et son patron.
Profits en chute
«Il est difficile de mesurer les impacts des politiques commerciales fluctuantes sur les chaînes d’approvisionnements énergétiques et automobiles, sur notre structure de coûts et sur la demande de biens durables», a déclaré dans une lettre à ses actionnaires le constructeur de véhicules électriques, qui prévoit de «revisiter» ses objectifs financiers annuels en juillet à l’issue du deuxième trimestre.
Les répercussions de la guerre commerciale et «l'évolution des sensibilités politiques» risquent d’avoir «un impact significatif sur la demande pour nos produits à court terme», a également prévenu le groupe.
Au titre du trimestre écoulé, le constructeur automobile a publié un résultat net en repli de 71%, à 409 millions de dollars, et un chiffre d’affaires en baisse de 9%, pénalisé par une intensification de la concurrence dans plusieurs régions du monde et par une dégradation de son image de marque sous l’effet des prises de position clivantes d’Elon Musk.
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Le groupe a dégagé un résultat ajusté par action en baisse de 40%, à 27 cents, alors que les analystes anticipaient en moyenne 41 cents.
Le chiffre d’affaires du trimestre ressort à 19,34 milliards de dollars après une baisse à deux chiffres des ventes du groupe dans plusieurs marchés clés comme les Etats-Unis, la Chine et l’Allemagne.
Les revenus issus directement de l’activité automobile ont chuté de 20% par rapport au trois premiers mois de 2024, tandis que la branche de stockage d'énergie affiche une croissance de 67%. Tesla a par ailleurs perçu 595 millions de dollars de la part de constructeurs automobiles traditionnels qui lui rachètent des crédits carbone, un montant en forte hausse sur un an.
Droits de douane
Tesla a précisé que ses performances en 2025 dépendraient des progrès de ses projets en matière de conduite autonome, de la montée en cadence de sa production et de l'évolution de la conjoncture économique.
L’engagement d’Elon Musk au côté du président américain Donald Trump et son rôle dans les coupes budgétaires en cours aux Etats-Unis ont fait fuir de nombreux clients ces derniers mois. Les livraisons de véhicules Tesla à travers le monde ont reculé de 13% au premier trimestre.
Des analystes estiment également que certains acheteurs avaient décidé de temporiser dans l’attente du lancement d’une nouvelle version plus abordable du Model Y, le best-seller de la marque.
Tesla doit par ailleurs faire face aux nouveaux droits de douane de 25% imposés par l’administration Trump sur les importations automobiles. Le groupe produit au Texas et en Californie les véhicules vendus aux Etats-Unis, mais dépend de plusieurs autres pays, dont le Mexique, pour ses approvisionnements en composants.
Sur le seul marché californien, Tesla a vu sa part de marché des véhicules non polluants chuter à 44% au premier trimestre, contre 56% un an plus tôt, selon l’Association des concessionnaires californiens. Les livraisons du groupe en Chine ont chuté d’environ 22% sur la période et la baisse atteint 62% en Allemagne.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse