
Face à BlackRock, Bluebell Capital Partners joue à David contre Goliath

Bluebell Capital Partners reprend son étendard d’actionnaire activiste et s’attaque cette fois à un très gros gibier. Le fonds réclame le départ du fondateur de BlackRock, Larry Fink, en raison de l’«hypocrisie apparente » du leader mondial de la gestion d’actifs en matière d’investissement responsable.
«Nous sommes de plus en plus préoccupés par le risque de réputation (y compris le risque de green-washing) auquel vous avez déraisonnablement exposé l’entreprise, alimentant potentiellement un écart entre le discours et les actes sur l’investissement ESG», a critiqué Bluebell dans un courrier au conseil d’administration de BlackRock le 10 novembre dernier, mais rapporté mardi par le WSJ. En pratique, Giuseppe Bivona et Marco Taricco, les deux cofondateurs de l’investisseur londonien, reprochent pêle-mêle à BlackRock d’avoir plusieurs fois changé d’avis sur les investissements dans la production de charbon et des énergies fossiles, tout en échouant à respecter les engagements durables que Larry Fink a largement diffusés. Ils réclament a minima une dissociation des fonctions de président – fauteuil que pourrait conserver Larry Fink – et de directeur général.
Bluebell qui, depuis 2014, s’est fait connaître dans plusieurs campagnes contre des groupes cotés européens - comme Solvay, Danone, Saint-Gobain, GSK, Glencore ou encore Richemond, l’été dernier - a souvent veillé à coordonner ses campagnes avec ses propres opérations de levées de fonds, persifle un observateur. Discret sur ses encours, Bluebell afficherait de l’ordre de 250 millions d’euros en portefeuille , soit 0,03% des 7.961 milliards de dollars d’encours sous gestion revendiqués par BlackRock au 30 septembre dernier.
En s’attaquant au Goliath de la gestion d’actifs, première capitalisation du secteur avec une valeur boursière de 107 milliards de dollars, le David de l’activisme actionnarial n’aura sans doute pas la partie facile, mais il s’offre un coup de projecteur à moindre coût. Sa position chez BlackRock ne ressort qu’aux alentours de 0,01% du capital du mastodonte de la gestion. Soit un ticket de l’ordre de 10 millions de dollars. Mais pour BlackRock, la situation n’est pas forcément confortable car il est pris entre deux feux avec, d’une part, des ONG qui pointent son inertie en matière de vote en assemblées générales et, d’autre part, une frange d’institutionnels, notamment issus d’Etats américains républicains, qui lui reprochent un agenda jugé trop progressiste.
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