
Elliott fait entrer l’activisme dans le CAC 40

C’était devenu l’une des premières inquiétudes des dirigeants des grands groupes français. La menace se concrétise. En annonçant hier matin avoir acquis un peu plus de 2,5% du capital de Pernod Ricard, Elliott fait entrer l’activisme au cœur du CAC 40. Plus gros fonds activiste au monde, avec environ 35 milliards de dollars d’encours au 1er juillet (voir par ailleurs), Elliott ne s’était encore jamais attaqué aussi frontalement à un grand groupe français. Ses principaux faits d’armes publics en France remontent à 2010 avec le blocage de l’OPA du duo Eiffage-Macquarie sur APRR et à 2015 avec le litige avec XPO sur Dentressangle.
En 2015, le fonds américain PSAM, vingt fois plus petit qu’Elliott, avait bien embêté Vivendi sur sa politique de dividende. Mais sa campagne avait tourné court. Vincent Bolloré, le premier actionnaire du groupe, avait rapidement satisfait sa demande en doublant à 6,75 milliards d’euros le montant total de dividendes à reverser.
Perte de parts de marché
Déjà très actif dans plusieurs pays européens, Royaume-Uni, Allemagne, Italie ou Pays-Bas, Elliott explorait le marché français depuis plusieurs mois. La sous-performance opérationnelle de Pernod Ricard par rapport à son premier concurrent, le britannique Diageo, couplée à une gouvernance jugée renfermée sur elle-même (lire par ailleurs), ont convaincu Elliott de passer à l’action. Et ce malgré le caractère hautement symbolique de Pernod Ricard, l’une des plus grandes réussites du capitalisme familial français des quarante dernières années. Créé en 1975, avec la fusion des sociétés Pernod et Ricard, le groupe a réalisé lors de l’exercice 2017-2018 un chiffre d’affaires de près de 9 milliards d’euros. Son cours de Bourse a été multiplié par quatre depuis le retour de l’action dans le CAC 40 en 2004, concrétisation du doublement de taille du groupe grâce à l’acquisition des activités de Seagram.
«Le rôle de la famille Ricard qui a soutenu la croissance de la société au fil des ans mérite d’être souligné», reconnaît Elliott. Mais pour le fonds, le modèle historique de Pernod Ricard a atteint ses limites. Les analystes de Jefferies estiment à 105% le rendement total du titre au cours des dix dernières années, contre 145% pour Diageo, 181% pour Campari et 220% pour Rémy Cointreau.
«Malgré un contexte économique favorable pour l’industrie des spiritueux au cours de la dernière décennie», avec une croissance annuelle moyenne de 6%, «la société a perdu des parts de marché dans des segments clés de son portefeuille et a sous-performé ses principaux comparables sur la base de plusieurs indicateurs», regrette Elliott. Au niveau global, le portefeuille du groupe a perdu 1% de parts de marché sur dix ans, mais pour certains segments de boissons, la chute est nettement plus forte. Acquise en 2008, la vodka Absolut a depuis perdu un tiers de ses parts de marché, ce qui fait dire à Elliott que «la croissance externe de la société a été décevante».
Surtout, dans une industrie où les charges fixes sont importantes, Elliott s’étonne que le gain de chiffre d’affaires de Pernod Ricard au cours des dix dernières années ne se soit pas traduit dans la marge opérationnelle. «Les plans successifs mis en place par la société afin d’améliorer la performance opérationnelle ne sont pas parvenus à générer de levier opérationnel, résultant ainsi en une marge opérationnelle de cinq points inférieure à celle de Diageo (26% contre 31%, ndlr)», constate le fonds.
Pernod défend son modèle
A ce stade, Elliott qualifie son irruption de non conflictuelle. Pas question pour lui de lancer une campagne visant par exemple à obtenir une représentation au conseil d’administration. Le fonds, qui a rencontré une fois Alexandre Ricard, PDG du groupe, le mois dernier, et écrit au conseil d’administration, «souhaite poursuivre un dialogue constructif avec la société et continuer à travailler de manière collaborative». Mais sa sortie publique vise clairement à mettre la pression sur la direction pour qu’elle applique «des mesures visant à améliorer la performance opérationnelle ainsi que la gouvernance d’entreprise». Un plan d’économies de 500 millions d’euros est évoqué.
Dans un long communiqué, Pernod Ricard a répondu à Elliott, assurant que «le dialogue avec [ses] actionnaires demeure une priorité pour le groupe» et qu’il «accorde la plus haute importance aux propositions constructives ayant pour objectif commun la création de valeur sur le long terme». Néanmoins, le groupe a défendu sa stratégie actuelle, soulignant par exemple les premiers effets de sa politique de montée en gamme, avec une croissance de 10% en un an du portefeuille luxe, ainsi que le niveau historiquement élevé de son cash-flow (1,4 milliard d’euros, +77% depuis 2014-2015).
Depuis son arrivée aux commandes du groupe en février 2015, Alexandre Ricard n’a pas à rougir. Le cours de l’action Pernod Ricard a progressé de 43%, contre 53% pour Diageo et seulement 4% pour le CAC 40. Hier, l’action Pernod Ricard a gagné 5,91%.
Conscient du symbole auquel il s’attaque, Elliott s’est attaché les conseils d’Alain Minc, qui a longtemps conseillé, entre autres, Vincent Bolloré ces dernières années, afin de s’appuyer sur ses connexions professionnelles et politiques. Elliott préparerait-il le terrain pour un autre investisseur en vue d’une fusion, comme semble l’indiquer la lettre envoyée au conseil et consultée par l’AFP et Reuters ? «Le but d’Elliott n’est pas d’aboutir à une fusion, il s’agit d’un sujet générique habituellement adressé dans ce genre de demandes aux boards», rétorque une source proche d’Elliott. Et «si Pernod Ricard parvient à améliorer sa performance, donc son cours de Bourse, ce sera sa meilleure défense contre une éventuelle irruption violente d’un prédateur», ajoute une source financière.
Le ministère de l’Economie se dit attentif. «L’Etat souhaiterait que les grandes entreprises françaises puissent bénéficier d’un actionnariat stable et de long terme pour accompagner leur développement et leur ancrage en France», a expliqué une source à Bercy, ajoutant que l’Etat «ne souhaite pas qu’elles soient soumises à la pression d’actionnaires dont les objectifs sont la rentabilité de court terme». A fin juin, l’Etat détenait 1,49% du capital de Pernod Ricard via la Caisse des dépôts.
Plus d'articles du même thème
-
Armani pourrait se vendre à un groupe français
Dans son testament, Giorgio Armani demande que sa marque soit progressivement vendue à un autre acteur du secteur en citant nommément LVMH, EssilorLuxottica et L'Oréal. -
Le partage des profits des grandes entreprises se démocratise avec le temps
Les sociétés du SBF 120 ont versé 6% de leurs bénéfices 2024 au titre de la participation, de l'intéressement ou de l'abondement. -
La prise de décision reste un défi pour les conseils d’administration
Afin de les aider à effectuer les meilleurs choix pour l’entreprise, l’Institut français des administrateurs (IFA) vient de dévoiler son dernier guide «Le Conseil d’administration face à l’exercice de la décision»
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
Contenu de nos partenaires
-
Liberté d'expression au Royaume-Uni: Tommy Robinson, figure de l'extrême droite, mobilise les foules
Londres - Des dizaines de milliers de personnes sont attendues samedi à Londres à l’appel de Tommy Robinson, figure de l’extrême droite britannique, pour ce qu’il présente comme un rassemblement «pour la liberté d’expression», sujet qui agite le débat public au Royaume-Uni. Ce rendez-vous intervient après un été marqué par des manifestations anti-immigration devant des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile, largement relayées sur les réseaux sociaux par l’activiste. Une contre-manifestation à l’initiative d’une organisation antiraciste, Stand Up To Racism UK, doit se dérouler samedi au même moment à la mi-journée, dans le centre de la capitale britannique. La police de Londres a indiqué qu’elle mobiliserait quelque 1.000 agents pour garantir que «les deux manifestations se déroulent pacifiquement». Tommy Robinson, 42 ans, de son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon, est le fondateur de l’ex-groupuscule English Defence League (Ligue de défense anglaise), issu de la mouvance hooligan. «Marchez pour votre pays, marchez pour la liberté, marchez pour vos enfants et marchez pour Charlie Kirk», a-t-il déclaré jeudi sur X, en référence à l’influenceur conservateur américain Charlie Kirk, porte-drapeau de la jeunesse trumpiste, tué mercredi par balles aux États-Unis. Connu pour ses positions anti-immigration et anti-islam, Tommy Robinson a été condamné à plusieurs reprises, notamment pour troubles à l’ordre public. Il a été emprisonné en 2018 pour outrage au tribunal, puis en 2024 pour avoir répété des propos diffamatoires sur un réfugié. Libéré en mai, il avait notamment reçu le soutien du milliardaire américain Elon Musk. Plusieurs mobilisations de ses partisans ont par le passé rassemblé des milliers voire des dizaines de milliers de personnes, comme en juillet 2024 où ils étaient entre 20.000 et 30.000, selon des estimations de l’organisation antiraciste Hope Not Hate. Débat sur la liberté d’expression Tommy Robinson présente depuis des mois ce rassemblement comme «le plus grand jamais consacré à la liberté d’expression». Les participants sont appelés à se retrouver à 11H00 (10H00 GMT), avant de marcher en direction de Whitehall, cœur du pouvoir politique du pays. Les organisateurs ont annoncé la présence de plusieurs personnalités de la droite et de l’extrême droite britanniques et étrangères, dont Steve Bannon, l’ancien conseiller du président américain Donald Trump. Le président du parti français d’extrême droite Reconquête, Eric Zemmour, a confirmé sa présence. Ce sujet de la liberté d’expression, au cœur d’un débat public au Royaume-Uni depuis plusieurs mois, a été ravivé début septembre lorsque des policiers armés ont arrêté à l’aéroport londonien de Heathrow un créateur de séries accusé d’avoir diffusé des messages hostiles aux personnes transgenres. Le débat est le plus souvent soulevé par la droite et l’extrême droite, mais il a aussi été évoqué en lien avec les centaines d’arrestations de manifestants exprimant leur soutien au groupe Palestine Action, qui a été classé «organisation terroriste» par le gouvernement. Face au tollé, le Premier ministre Keir Starmer s’est dit «très fier» de la «longue tradition de liberté d’expression» dans le pays, qu’il «défendra toujours». Tommy Robinson doit à nouveau être jugé en octobre 2026 pour avoir refusé de donner le code PIN de son téléphone portable, que la police lui réclamait en vertu des pouvoirs étendus dont elle dispose dans le cadre de la loi sur le terrorisme de 2020. Alexandra DEL PERAL © Agence France-Presse -
Le premier déplacement de Sébastien Lecornu est consacré à la santé
Paris - Sébastien Lecornu se rend samedi en province, à Mâcon, pour son premier déplacement en tant que Premier ministre, délaissant pendant quelques heures les concertations qu’il mène activement à Paris avant de former un gouvernement. Quatre jours à peine après sa nomination, le nouveau et jeune (39 ans) locataire de Matignon va à la rencontre des Français pour qui il reste encore un inconnu. Il échangera notamment avec des salariés d’un centre de santé de la préfecture de Saône-et-Loire dont le but est d’améliorer l’accès aux soins. Il s’agit pour lui de convaincre l’opinion autant que les forces politiques du bien-fondé de sa méthode: trouver des terrains d’entente, en particulier sur le budget, permettant de gouverner sans majorité. Lui-même élu local de l’Eure, où il a été maire, président de département et sénateur, ce fils d’une secrétaire médicale et d’un technicien de l’aéronautique avait assuré dès le soir de sa nomination «mesurer les attentes» de ses concitoyens et «les difficultés» qu’ils rencontraient. Sébastien Lecornu est très proche d’Emmanuel Macron, avec qui il a encore longuement déjeuné vendredi à l’Elysée. Sa nomination coïncide avec plusieurs mouvements sociaux. Le jour de sa prise de fonction, une journée de mobilisation lancée sur les réseaux sociaux pour «bloquer» le pays a réuni 200.000 manifestants, et une autre journée de manifestations à l’appel des syndicats est prévue jeudi. Une parole sobre «Il y a une grande colère» chez les salariés, a rapporté Marylise Léon, la patronne de la CFDT, premier syndicat de France, à l’issue d’une entrevue vendredi avec le nouveau Premier ministre qui lui a dit travailler sur une «contribution des plus hauts revenus» dans le budget 2026. C’est sur le budget que ses deux prédécesseurs, François Bayrou et Michel Barnier, sont tombés. Et Sébastien Lecornu cherche en priorité une forme d’entente avec les socialistes. Mais il lui faut dans le même temps réduire les déficits, alors que l’agence de notation Fitch a dégradé vendredi soir la note de la dette française. Le centre et la droite de la coalition gouvernementale se disent prêts à taxer plus fortement les ultra-riches sans pour autant aller jusqu'à l’instauration de la taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines, mesure phare brandie par les socialistes et dont LR ne veut pas. Une telle mesure marquerait en tout cas une des «ruptures» au fond prônées par Sébastien Lecornu à son arrivée, puisqu’elle briserait le tabou des hausses d’impôts de la macronie. Sébastien Lecornu veut aussi des changements de méthode. Il a d’abord réuni jeudi --pour la première fois depuis longtemps-- les dirigeants des partis du «socle commun», Renaissance, Horizons, MoDem et Les Républicains, afin qu’ils s’entendent sur quelques priorités communes. Un format «présidents de parti» qui «permet de travailler en confiance, de façon plus directe, pour échanger sur les idées politiques, sur les arbitrages», salue un participant. Une parole sobre Avant les oppositions et à quelques jours d’une deuxième journée de manifestations, il a consulté les partenaires sociaux, recevant vendredi la CFDT et Medef, avant la CGT lundi. En quête d’un compromis pour faire passer le budget, le chef de gouvernement pourrait repartir du plan de son prédécesseur François Bayrou délesté de ses mesures les plus controversées. A l’instar de la suppression de deux jours fériés. L’hypothèse d’une remise sur les rails du conclave sur les retraites semble aussi abandonnée. Les partenaires sociaux refusent de toute façon de le rouvrir. Des gestes sont attendus à l'égard des socialistes alors qu'à l’Elysée, on estime que le Rassemblement national, premier groupe à l’Assemblée nationale, se range désormais comme la France insoumise du côté du «dégagisme». Cultivant une parole sobre voire rare, Sébastien Lecornu ne s’exprimera qu'à l’issue de ces consultations «devant les Français», avant la traditionnelle déclaration de politique générale, devant le Parlement. Ministre depuis huit ans, il connaît bien les députés et le gouvernement sortant, dont il fait partie en tant que ministre démissionnaire des Armées. Anne RENAUT © Agence France-Presse -
Wall Street conclut en ordre dispersé avant la Fed la semaine prochaine
Washington - La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé vendredi, tournée vers la réunion de la Réserve fédérale (Fed) la semaine prochaine, qui devrait aboutir à une baisse de taux pour la première fois de l’année. Le Dow Jones a perdu 0,59%, l’indice Nasdaq a pris 0,44% et l’indice élargi S&P 500 a clôturé non loin de l'équilibre (-0,05%). «Il n’y a pas eu de donnée économique aujourd’hui et nous sommes en pleine période de silence de la Fed, donc sans commentaire susceptible d’influencer le marché», commente auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial. Certes, les investisseurs ont accueilli en début de séance un indice de confiance des consommateurs inférieur aux attentes. Mais «cela correspond à ce que nous avons observé dans d’autres enquêtes et dans les mesures de l’activité économique: le marché de l’emploi est très faible», estime M. Low. C’est précisément ce constat qui devrait pousser la banque centrale américaine à assouplir sa politique monétaire afin de donner un coup de fouet à l'économie. Le comité de politique monétaire (FOMC) se réunira à partir de mardi, et rendra sa décision quant à l'évolution des taux le lendemain. Les analystes sont unanimes: les taux directeurs de la Fed devraient diminuer d’un quart de point de pourcentage la semaine prochaine, la première baisse depuis décembre 2024. Wall Street a «intégré la baisse de taux», assure Christopher Low. Mais la place américaine «ne sait pas quel type d’orientation nous allons obtenir». A l’issue de la réunion mercredi, «nous aurons de nouvelles prévisions économiques de la Fed» ce qui permettra aux investisseurs «d'évaluer le nombre de baisses qu’elle envisage à l’avenir», anticipe l’analyste. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se tendait à 4,06% vers 20H25 GMT contre 4,02% la veille en clôture. A la cote, Microsoft (+1,77% à 509,90 dollars) a gagné du terrain, profitant de l’accord préliminaire avec OpenAI, à l’origine de ChatGPT. Microsoft est à la fois un actionnaire minoritaire et un partenaire commercial privilégié d’OpenAI dans lequel il a investi environ 13 milliards de dollars. Le fabricant de semi-conducteurs Micron a atteint un plus haut historique, à 157,23 dollars (+4,42%), après que les analystes de Citi ont relevé leurs anticipations sur le prix du titre de l’entreprise. Le groupe de médias Warner Bros Discovery a connu une deuxième journée d’envolée (+16,70% à 18,87 dollars) après des informations de presse publiées la veille assurant que son concurrent Paramount Skydance pourrait le racheter, et former ainsi un mastodonte du divertissement. La plateforme Gemini, spécialisée dans les cryptomonnaies, a connu une belle progression pour sa première journée à Wall Street. Fondée en 2014 par les frères jumeaux Cameron et Tyler Winklevoss, rendus célèbres par le film «The Social Network» sur la naissance de Facebook, l’entreprise avait fixé le prix de son action à 28 dollars pour son introduction en Bourse. Elle a finalement clôturé à 32,00 dollars vendredi. L’exploitant de parcs d’attractions Six Flags Entertainment (+7,77% à 23,45 dollars) profitait de l’annonce d’une fréquentation en hausse pour la période estivale et d’une forte demande pour les vacances à venir, notamment autour d’Halloween et Noël. Nasdaq © Agence France-Presse