
EDF s’envole, l’Etat veut monter à 100% du capital

L’Etat français a décidé de monter à 100% du capital d’EDF, a déclaré mercredi la Première ministre, Elisabeth Borne, ce qui fait s’envoler l’action du groupe énergétique de plus de 15% à la Bourse de Paris.
«Je vous confirme aujourd’hui l’intention de l’Etat de détenir 100% du capital d’EDF», a déclaré la locataire de Matignon lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale. «Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique», a ajouté la cheffe du gouvernement.
Le président de la République, Emmanuel Macron, avait au mois de mars ouvert la voie à une nationalisation à 100% d’EDF, actuellement détenu à environ 84% par l’Etat. «Sur une partie des activités les plus régaliennes, il faut considérer que l’Etat doit reprendre du capital, ce qui va d’ailleurs avec une réforme plus large du premier énergéticien français», avait alors déclaré le locataire de l’Elysée.
«Difficultés extraordinaires»
En fin de séance, l’action EDF bondissait de 15,5%, à 9,06 euros. «EDF fait face à des difficultés extraordinaires et une reprise par l’Etat pourrait aider à ramener le titre à un prix plus proche de sa valeur intrinsèque», estime un intermédiaire financier. Ce dernier rappelle que l’Etat devra lancer une offre publique d’achat pour faire sortir les actionnaires minoritaires du capital, ce qui devrait se traduire par une prime par rapport au cours de l’action.
EDF a dû abaisser à plusieurs reprises ses prévisions de production nucléaire en France pour 2022, en raison d’un problème de corrosion détecté sur certains réacteurs et suspecté sur d’autres. Le groupe mène actuellement sur 12 de ses 56 réacteurs en France un programme de contrôle et de réparation des tuyauteries touchées ou potentiellement concernées par ce phénomène.
EDF pâtit également de la décision du gouvernement de lui imposer de vendre à ses concurrents davantage d'électricité nucléaire à prix réduit, dans le cadre du dispositif de l’Arenh (accès régulé à l'électricité nucléaire historique). Cette décision a été prise pour plafonner la hausse des prix de l'électricité et limiter la facture énergétique des Français, malgré la flambée des prix de marché. Un décret publié à la mi-mars relève ainsi le plafond de l’Arenh de 100 térawatt-heures (TWh) à 120 TWh pour l’année en cours.
Forcé de racheter les volumes cédés à des prix nettement plus élevés sur les marchés, EDF a évalué l’impact de cette mesure sur son excédent brut d’exploitation à plus de 10 milliards d’euros en 2022.
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Guerre en Ukraine: Kiev assure qu'un missile russe Iskander a été utilisé pour frapper le siège du gouvernement dimanche
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Déchets alimentaires et textile: le Parlement européen va muscler la lutte contre le gaspillage et la fast fashion
Strasbourg - Le Parlement européen s’apprête à adopter définitivement mardi une loi contre le gaspillage alimentaire et les déchets textiles, notamment ceux liés à la fast fashion, ces millions de vêtements à bas coûts importés de Chine. Chaque Européen génère en moyenne par an 130 kilos de déchets alimentaires et une quinzaine de kilos de déchets textiles, secteur où le recyclage est quasi nul, selon l’UE. La nouvelle loi, qui ne détaille pas de mesures concrètes, fixe aux Etats des objectifs contraignants de réduction des déchets dans l’alimentation. En 2030, chaque Etat membre devra réduire de 30% les déchets alimentaires de la distribution, de la restauration et des ménages, et de 10% ceux générés par la transformation et la fabrication des aliments, par rapport aux volumes annuels enregistrés entre 2021 et 2023. En première lecture il y a un an et demi, les eurodéputés avaient voté pour des objectifs plus ambitieux - 40 et 20% - mais il a fallu sceller un compromis avec la Commission et les 27 dans la version définitive. Les professionnels de l’hôtellerie et la restauration souhaitaient, eux, éviter des objectifs contraignants et s’en tenir à de la pédagogie. «La clé réside surtout dans la sensibilisation y compris celle des consommateurs : plus de 50% du gaspillage alimentaire en Europe se produit au niveau des ménages», estime Marine Thizon, à l’Hotrec, le lobby européen des hôtels, restaurants et cafés. Aucun objectif pour le secteur agricole Afin d’atteindre leurs objectifs, les États pourront choisir des programmes de prévention adaptés à l’organisation de leur secteur agroalimentaire. «L’idée est d’adopter des solutions ciblées (...) mettre en valeur les fruits et légumes moches (que la grande distribution ne met pas sur ses étals), clarifier l'étiquetage, donner les invendus encore consommables» aux banques alimentaires et aux associations, explique l’eurodéputée polonaise Anna Zalewska (ECR), rapporteure du texte. Aucun objectif n’est en revanche assigné au secteur agricole, ce que dénoncent des ONG comme le WWF. Après les déchets des ménages et de l’industrie agroalimentaire, «les pertes qui surviennent avant, pendant et après la récolte ou l’élevage représentent une part considérable du gaspillage alimentaire tout au long de la chaîne de valeur», souligne cette organisation environnementale. Cette loi vient réviser une directive qui existe depuis 2008 sur les déchets dans l’UE. Et à l’initiative des eurodéputés, elle y intègre un secteur qui n’y figurait pas auparavant: l’industrie textile. Dans une logique de pollueur-payeur, les producteurs du secteur devront s’assurer de la collecte, du tri et du recyclage des vêtements en fin de vie et les prendre en charge financièrement. Là encore, il reviendra aux Etats de déterminer les éventuels frais dont devront s’acquitter les producteurs. L’Union européenne met notamment en avant l’impact de la production textile sur la consommation d’eau: la fabrication d’un t-shirt en coton nécessite 2.700 litres d’eau douce (en comptant l’irrigation agricole), de quoi couvrir les besoins en eau potable d’une personne pendant 2 ans et demi. Le Parlement européen cible en particulier la mode «ultra éphémère», la fast fashion, vêtements à bas coûts souvent venus de Chine. Bien qu’elle s’en défende, la plateforme d’origine chinoise Shein est régulièrement présentée comme un emblème des dérives sociales et environnementales de cette mode. La Commission européenne a ouvert en février une enquête contre cette entreprise, soupçonnée de lutter insuffisamment contre la vente de produits illégaux, non respectueux des normes européennes. Bruxelles souhaite également lutter contre l’afflux massif de petits colis bon marché sur son territoire, avec une proposition encore à l'étude visant à imposer une taxe de deux euros par colis. L’an dernier, 4,6 milliards de colis de ce type sont entrés dans l’UE - soit plus de 145 par seconde - dont 91% provenant de Chine. Adrien DE CALAN © Agence France-Presse -
La flottille vers Gaza «frappée» par un drone: la Tunisie dément les accusations
Sidi Bou Said - La flottille vers Gaza a affirmé dans la nuit de lundi à mardi qu’un de ses bateaux avait été «frappé» par un drone au large de Tunis, ce que les autorités tunisiennes ont démenti, disant n’avoir détecté «aucun» engin. Le bateau «a été frappé par un drone dans les eaux tunisiennes», a écrit sur Instagram la «Global Sumud Flotilla», qui a pris la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour Gaza. Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement sur place à Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n'était plus visible. La flottille a affirmé que les six personnes à bord étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant «des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission». «Aucun drone» Mais la Garde nationale tunisienne a affirmé à l’AFP n’avoir détecté «aucun drone». «Selon les constatations préliminaires, un incendie s’est déclaré dans les gilets de sauvetage», a dit à l’AFP Houcem Eddine Jebabli, son porte-parole. Les informations faisant état de la présence d’un drone «sont dénuées de tout fondement», a insisté la Garde nationale dans un communiqué sur sa page officielle sur Facebook, émettant l’hypothèse que le feu ait pu être déclenché par un mégot de cigarette. M. Jebabli avait initialement indiqué que le bateau se trouvait à 50 milles du port de Sidi Bou Saïd. Dans la nuit, le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. «C'était à 100% un drone qui a lâché une bombe», a affirmé ce militant, Miguel. L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat. La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les Nations Unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation «catastrophique». Les navires de la Global Sumud Flotilla («sumud» signifie «résilience» en arabe) ont prévu d’atteindre Gaza à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Le départ du convoi tunisien est prévu mercredi. Il a été reporté en raison des conditions météorologiques et du retard pris par la flottille partie de Barcelone, que les militants de Tunisie doivent rejoindre en mer. Youcef BOUNAB avec Lisa DEFOSSEZ et Aymen JAMLI à Tunis © Agence France-Presse