
CMA CGM accumule les superprofits

A côté, TotalEnergies fait figure de gagne-petit. Le transporteur maritime CMA CGM a publié vendredi soir un résultat net annuel de 24,9 milliards de dollars, l'équivalent de 23,5 milliards d’euros.
Ces chiffres en font l’entreprise française la plus profitable de l’année, loin devant TotalEnergies, Stellantis, LVMH ou encore BNP Paribas. Quant au chiffre d’affaires du groupe marseillais, il frôle les 75 milliards de dollars.
A lire aussi: Combien TotalEnergies va-t-il payer d’impôt sur ses superprofits ?
2023 moins flamboyante
Comme ses concurrents MSC ou Maersk, CMA CGM est le grand gagnant de l’explosion des prix du fret maritime à la suite des ruptures d’approvisionnement provoquées par le Covid. Le groupe contrôlé par la famille Saadé avait déjà engrangé près de 18 milliards de profits en 2021. Une rentabilité sans commune mesure avec le rythme normal des profits du groupe: ceux-ci atteignaient quelques centaines de millions par an les bonnes années avant la pandémie. Le transporteur avait même frôlé la faillite après la crise financière de 2008-2009, victime de la récession mondiale et des surcapacités du secteur.
CMA CGM a miraculeusement échappé aux polémiques sur les superprofits alors qu’il bénéficie comme les autres armateurs européens d’une fiscalité dérogatoire, la taxe au tonnage, qui n’est pas assise sur ses bénéfices. Forts de cette manne, le groupe et la famille Saadé ont multiplié ces deux dernières années les investissements dans la chaîne logistique (Colis Privé, Gefco, infrastructures portuaires aux Etats-Unis) mais aussi, de manière plus inattendue, au capital d’Eutelsat, d’Air France KLM, ou encore dans les médias avec La Provence.
L’année 2023 sera tout de même moins flamboyante. La hausse des capacités dans le fret tant maritime qu’aérien, les perspectives incertaines pour la demande, en raison de la diminution des stocks aux Etats-Unis et des pressions sur le pouvoir d’achat, et la baisse des taux de fret, jouent contre le groupe.
«2023 s’est ouverte dans la continuité du second semestre 2022 avec un environnement de marché dégradé pour le secteur du transport et de la logistique», indique CMA CGM dans son communiqué de résultats. Le groupe a fait état d’une baisse de 3,6% sur un an de son chiffre d’affaires au quatrième trimestre, à 16,9 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros). Le bénéfice trimestriel avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda) est en baisse de 31%, à 5,7 milliards de dollars. Ce qui reste, au regard des standards historiques du groupe, un profit exceptionnel.
Plus d'articles Transport
-
Virgin Australia négocie un prêt bancaire en amont de sa mise en Bourse
La compagnie aérienne australienne, en meilleure santé financière, cherche ainsi à rembourser son actionnaire Bain Capital. -
Washington veut empêcher la fusion entre JetBlue et Spirit Airlines
Le département de la Justice américain a déposé mardi une plainte auprès du tribunal fédéral de Boston, en estimant que l’opération nuirait à la concurrence. -
SAS a réduit sa perte trimestrielle
SAS a annoncé vendredi une perte avant impôts de 2,49 milliards de couronnes suédoise (226 millions d’euros) pour la période de novembre 2022 à janvier 2023, contre une perte de 2,6 milliards de couronnes un an plus tôt. La compagnie aérienne scandinave, en grande difficulté financière, s’attend à ce que la hausse des taux d’intérêt et des coûts affecte le secteur à l’avenir en dépit d’une solide demande sous-jacente.
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
La Fabrique de l'Opinion
Martin Wolf: «Si l’économie de marché a fait la démocratie, elle peut aussi la détruire»
Martin Wolf : «Déçues par les politiques de gauche, les classes ouvrières ont voté pour cette droite extrême parce qu’elle valide leur point de vue de la société, mais aussi parce qu’elle les respecte, ce qui a été l’un des atouts de Donald Trump» -
Tribune libre
«Réforme des retraites: éloge du 49.3» – la tribune de Jean-Eric Schoettl et Pierre Steinmetz
«Les erreurs du gouvernement sont sans commune mesure avec les outrances des insoumis, les caprices des députés LR, l’enflure des ego, avec les calculs sordides des uns et des autres» -
Think again
«En France, le drame est le retard du social sur l’économie» – la chronique d'Eric Le Boucher
Le non-emploi vécu comme une fatalité et l’ampleur, en vérité la générosité, du système d’aides français ont transformé l’idée même du travail