
Cineworld, contraint de fermer des réseaux de salles, s’effondre en Bourse
Cineworld clôturait en baisse de 35,63% à la Bourse de Londres lundi, après avoir perdu plus de 60% en début de séance. Il a annoncé devoir fermer ce 8 octobre toutes ses salles de cinéma au Royaume-Uni et aux États-Unis. Il clôturait à 25,405 pence par action. Avant lundi, le titre avait déjà perdu 82% de sa valeur depuis le début de l’année.
Le réseau de salles de cinéma, numéro deux mondial du secteur, faisait déjà difficilement face à l’impact de la crise sanitaire sur l’industrie cinématographique. Mais l’annonce par les studios, lundi, du report de la sortie du prochain James Bond, No time to die, et d’autres blockbusters, dont Black Widow de Marvel et Dune de Denis Villeneuve, a assombri les perspectives. Des films à gros budget indispensables pour attirer le grand public en salles. «Sans ces nouvelles sorties, Cineworld ne peut pas proposer à ses clients des États-Unis et du Royaume-Uni (...) l'éventail de films commerciaux forts nécessaire pour qu’ils envisagent de revenir dans les salles de cinéma», a expliqué le groupe.
Il va donc fermer ses 536 salles de cinéma Regal aux Etats-Unis et ses 127 salles Cineworld et Picturehouse au Royaume-Uni à partir de ce jeudi. Il n’a pas donné de précisions sur la date de réouverture de ses cinémas. En outre, le groupe a confirmé que ces fermetures toucheraient 45.000 emplois : ses propres salariés, ainsi que le personnel auxiliaire, notamment des agents de nettoyage et de sécurité. «Cineworld (...) communiquera tout projet futur de reprise des opérations sur ces marchés au moment opportun», a déclaré le groupe.
Avant lui, le groupe Disney a annoncé la semaine dernière la suppression de 28.000 emplois, essentiellement dans ses parcs à thèmes. Mais, fait inédit, il s’est résolu à sortir certains de ses blockbusters attendus – comme Mulan - directement sur sa plate-forme de vidéo à la demande.
Cinaworld affiche désormais comme principales priorités la réduction des coûts et la préservation des liquidités dont il dispose. Lundi soir, il était proche de recruter la banque d’investissement PJT Partners comme conseil pour négocier le rééchelonnement de sa dette, indiquait Bloomberg, citant des sources proches. La banque l’a déjà aidé cette année à sécuriser un emprunt de 250 millions de dollars (212 millions d’euros) auprès d’un groupe d’investisseurs institutionnels privés, indique l’agence de presse. Lundi, Fitch Ratings précisait que Cineworld avait assez d’argent pour tenir jusque novembre ou décembre, dégradant sa notation à CCC.
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