
Bruno Le Maire tente de déminer le vote sur la privatisation d’ADP

Débat houleux en perspective à l’Assemblée nationale sur le projet de privatisation d’Aéroports de Paris, dans le cadre de la discussion en deuxième lecture de la loi Pacte. Les articles litigieux, 44 à 46, qui avaient été supprimés en première lecture par le Sénat, devraient être débattus aujourd’hui. Aussi le gouvernement a-t-il voulu apaiser le jeu, en ne précisant pas le niveau de désengagement de l’Etat au capital du groupe aéroportuaire, dont il détient aujourd’hui 50,6%. Alors que le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait déclaré mardi que «l’Etat conservera à peu près 20% du capital d’ADP», le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a déclaré hier que «toutes les options sont sur la table» et que «ça sera tranché dans les prochains mois». Face aux levées de boucliers, Bruno le Maire a assuré que «toutes les décisions stratégiques resteront strictement, rigoureusement dans les mains de l’Etat» et que la privatisation concernait les activités commerciales, les parkings, les hôtels et les boutiques de luxe, qui représentent 74% du résultat d’ADP.
Pour l’Etat, le souci est de ne «pas voir les tarifs flamber comme ça a été le cas sur les autoroutes, ajoute le Ministre de l’Economie. L’Etat garde la main sur les tarifs ; ils sont renégociés tous les cinq ans». D’ailleurs, l’Etat ne voudrait plus de Vincicomme actionnaire de contrôle d’ADP, selon le Canard Enchaîné.
Bruno Le Maire est allé encore plus loin en publiant ses 10 idées fausses sur cette opération. En commençant par écrire qu’il ne s’agit pas d’une privatisation, mais «de la mise en place d’un mécanisme proche de celui d’une concession, avec l’exploitation par un opérateur privé d’infrastructures qui reviendront à l’Etat» au bout de 70 ans. Néanmoins, le capital d’ADP sera bien en des mains privées, avec au mieux une participation minoritaire de l’Etat. A ce titre, on peut parler de privatisation. Au cours actuel, la participation de l’Etat est valorisée 8,4 milliards d’euros. L’Etat semble vouloir encaisser le produit de cession de ses titres, tout en continuant à réguler la société…
Le Ministre devait transmettre hier aux députés un cahier des charges pour les rassurer. Il devrait notamment prévoir «la présence de l’Etat assurée par un commissaire du gouvernement, tandis que la nomination de dirigeants – comme le directeur de la sécurité – devra obtenir l’aval de l’Etat», précise Le Parisien.
Plus d'articles du même thème
-
Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
Un mois après le début de ce conflit, l’avionneur a lancé le recrutement de salariés permanents pour assurer la continuité de sa production. -
La perspective d'une rotation d'actifs chez Safran satisfait les investisseurs
L'équipementier aéronautique envisagerait de vendre ses activités dans le domaine de l'aménagement des intérieurs d'avions, à l'exception des sièges. -
La sortie de Peugeot Invest offre à Lisi un tremplin vers le SBF 120
La société d’investissement de la famille Peugeot a cédé, pour 105 millions d’euros, un bloc de 5,8% de l’équipementier industriel. L’action Lisi en a souffert mais s’offre désormais une liquidité qui la rend éligible à l’indice parisien.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Xtrackers lance un ETF sur la défense
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Yaël Braun-Pivet se dit prête pour Matignon et appelle à un «pacte de coalition»
Paris - La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est dite prête mardi à aller Matignon pour y mettre en oeuvre un éventuel «pacte de coalition», promettant si c'était le cas de gouverner sans faire usage du 49.3 et de demander d’emblée un vote de confiance. «Je ne suis pas candidate» pour Matignon, «en revanche je suis disponible pour œuvrer dans l’intérêt de mon pays», a affirmé sur RTL la députée Renaissance des Yvelines, alors que le Premier ministre François Bayrou doit présenter en fin de matinée sa démission au président de la République. «Si d’aventure, il fallait assumer cette mission-là, évidemment je ne rechignerais pas», a-t-elle aussi déclaré. Mme Braun-Pivet, qui reçoit à 9H30 les présidents des différents groupes politiques de l’Assemblée, plaide pour la conclusion entre ceux qui le souhaitent, d’un «programme d’action jusqu’en 2027". «Nous discuterons de cela et du fonctionnement de l’Assemblée nationale. Il n’y a pas une minute à perdre pour essayer de se mettre d’accord sur ce pacte de responsabilité et de stabilité», a-t-elle dit, soulignant l’urgence de doter la France d’un budget pour 2026. Si elle était nommée, Mme Braun-Pivet s’engagerait à renoncer à faire usage de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, qui permet de faire adopter des textes sans vote, et voudrait solliciter un vote de confiance de l’Assemblée. «Il faut le faire d’entrée de jeu sur le pacte de coalition pour que le pacte de coalition soit clair pour les Français, et que l’acceptation de la représentation nationale soit claire», a-t-elle soutenu. Pour atteindre une majorité absolue, Mme Braun-Pivet souhaite associer «les socialistes», les «écologistes» à la coalition gouvernementale actuelle. Sur le plan programmatique, la titulaire du perchoir a souligné qu’il faudrait faire des «compromis» et probablement revenir sur le projet de l’actuel gouvernement de réduire le déficit de 44 milliards d’euros en 2026. Elle a prôné l’abandon de la proposition de M. Bayrou de supprimer deux jours fériés, et souhaité l’adoption d’un «budget qui soit juste, équitable». © Agence France-Presse -
Olivier Faure refuse de dire si le PS censurerait un Premier ministre du camp présidentiel
Paris - Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, qui veut qu’Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de gauche, n’avait toujours pas été contacté mardi matin par le chef de l’Etat et a refusé de dire si le PS censurerait un Premier ministre du camp présidentiel. «Dans la nuit, je dormais sur mes deux oreilles et donc je n’ai pas entendu le téléphone sonner», a-t-il répondu sur France inter alors que le chef de l’Etat a annoncé sa volonté de nommer un nouveau Premier ministre «dans les tout prochains jours» après la chute de François Bayrou. Interrogé sur l’attitude du PS en cas de nomination d’un Premier ministre macroniste comme Sébastien Lecornu ou Catherine Vautrin, M. Faure a refusé de répondre. «Je ne vais pas rentrer dans un récit qui serait celui de dire ce que je ferais avec tel ou tel. Pour l’instant, nous devons revendiquer le pouvoir et faire en sorte que cette possibilité existe», a-t-il plaidé alors que le groupe socialiste, avec ses 66 députés, occupe un rôle pivot à l’Assemblée nationale. «Aujourd’hui nous voulons le changement. Faire en sorte que les Français qui expriment leur exaspération puissent enfin trouver un débouché politique à travers un changement qui ne peut pas être, de mon point de vue, la continuation de ce qu’on connaît depuis longtemps», a-t-il argumenté. © Agence France-Presse -
Dinh Van, Yves Salomon Éditions, Van Cleef… 3 expos qui valent le détour en septembre
Dinh Van s’expose chez Christie’s pour ses 60 ans, Yves Salomon invite Pierre Marie pour une pastorale textile à la Paris Design Week, Van Cleef & Arpels célèbre la nature à la Galerie du Patrimoine… La rédaction d’O2 vous propose trois expositions à découvrir en septembre.