BHP obtient l’aval de la justice pour restructurer sa coentreprise brésilienne

Responsable d’une catastrophe minière en 2015, Samarco échangera sa dette existante contre une dette non garantie à hauteur de 3,7 milliards de dollars.
Un convoi de BHP Billiton - Photo Bloomberg
Une production de minerai de fer reprise depuis fin 2020 au Brésil  - 

Le soulagement est perceptible chez BHP. Le groupe minier australien a déclaré lundi qu’un tribunal brésilien avait approuvé le plan de restructuration financière de sa coentreprise Samarco, détenue à parité avec son concurrent Vale. Cet aval «a été obtenu le 1ᵉʳ septembre auprès du deuxième tribunal des affaires économiques de Belo Horizonte, dans l'État de Minas Gerais», a précisé BHP dans son communiqué.

Ce plan de restructuration, lancé en avril 2021 dans le cadre d’une procédure de sauvegarde, porte sur une dette financière d’environ 10 milliards de dollars (9,3 milliards d’euros). Une grande partie de ce montant est actuellement aux mains de fonds étrangers spécialisés dans la dette décotée et le solde est détenu par ses deux actionnaires.

La décision du tribunal permettra à la coentreprise brésilienne, spécialisée dans l’extraction du minerai de fer, d’échanger sa dette existante contre une dette à long terme non garantie pour un montant maximal de 3,7 milliards de dollars. «La nouvelle dette à long terme restera sans recours pour les actionnaires de Samarco, BHP Brasil et Vale», a souligné le groupe australien. Après cet aval judiciaire, Samarco conclura un accord définitif avec ses créanciers pour mettre en place cette restructuration de dette. Ces derniers avaient rejeté un premier plan de redressement en avril 2022. La réorganisation de la coentreprise, qui inclut aussi des paiements aux salariés et aux fournisseurs, devrait se terminer au cours du premier semestre 2024.

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Des capacités de production entièrement rétablies d’ici à 2028

Les difficultés financières de Samarco remontent à 2015, année où la rupture d’un barrage minier exploité par la société a provoqué une vingtaine de décès et une catastrophe environnementale, déclenchant une vague d’actions en justice.

Les dispositions approuvées par le tribunal plafonnent la responsabilité financière de Samarco à 1 milliard de dollars entre 2024 et 2030. BHP Brasil et Vale se sont engagés à financer chacun pour moitié la fondation Renova au-delà de ce montant afin d’alléger les sorties de trésorerie de leur coentreprise durant cette période. Cette fondation a été créée en 2016 en vue d’indemniser les victimes de cette catastrophe. Après une interruption d’activité de cinq ans, Samarco prévoit désormais de revenir à une pleine utilisation de ses capacités de production d’ici à 2028.

«Le dossier Samarco n’est pas totalement résolu, l’aval du tribunal brésilien ne s’applique qu’à une partie de sa dette et le reste devra faire l’objet d’une nouvelle décision judiciaire», relève Glyn Lawcock, analyste chez Barrenjoey. Sur la base de l’accord-cadre signé en 2016, la provision comptabilisée au bilan de BHP pour faire face aux conséquences de la rupture du barrage de Samarco atteignait 3,7 milliards de dollars sur son exercice clos le 30 juin dernier, en progression de 7,5% d’un an sur l’autre. Cette provision ne tient pas compte de passifs contingents découlant de plaintes individuelles ou collectives déposées contre le groupe en Australie, au Royaume-Uni et au Brésil. Sur l’année calendaire 2023, BHP Brasil a prévu de verser jusqu’à 915 millions de dollars pour contribuer au financement de Renova. L’action BHP a clôturé la séance sur un gain de 2,7% à 45,93 dollars australiens à la Bourse de Sydney.

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