BHP Billiton songe à étaler la réalisation de certains grands projets miniers

Confronté à un environnement plus incertain, le groupe anglo-australien va porter une attention accrue au retour sur investissement
Yves-Marc Le Reour

BHP Billiton va davantage prendre en compte la rentabilité attendue de ses projets d’investissement avant d’engager les dépenses nécessaires à leur réalisation. Lors d’une conférence tenue hier à Sydney, Alberto Calderon, qui dirige les activités aluminium, nickel et le développement «corporate» du groupe minier, a souligné que les 22 projets envisagés seraient échelonnés afin de «maximiser leur valeur, réduire le niveau de risque et équilibrer le retour sur investissement à moyen et long terme».

Cela s’applique en premier lieu au projet Olympic Dam (mine de cuivre et d’uranium en Australie du Sud), à Port Hedland Outer Harbour (mine de fer dans l’ouest du pays) et au projet Jansen (mine de potasse au Canada), qui doivent tous trois recevoir l’aval du conseil d’administration d’ici fin juin; leur coût de développement cumulé est estimé à plus de 50 milliards de dollars.

«Nos projets devront être compatibles avec notre engagement de conserver une note de crédit en catégorie ‘A’ et d’assurer le versement d’un dividende progressif», a précisé Alberto Calderon. «Les problèmes de l’Europe incitent le groupe à davantage de prudence sur ses perspectives de cash flow, ce qui explique une politique plus attentiste en matière d’investissements», jugent les analystes de Citigroup.

Ils ajoutent que la remise en cause possible par le gouvernement australien de certains allègements fiscaux amoindrirait par ailleurs la rentabilité du projet Olympic Dam.

Le tassement attendu de la demande de minerai de fer de la part des groupes sidérurgiques chinois est une autre source d’incertitude. Cette demande devrait revenir sous la barre des 10%, estimait récemment Ian Ashby, président de la division minerai de fer de BHP Billiton.

Selon les analystes de Deutsche Bank, l’inflation des coûts dans le secteur minier devrait encore dépasser les 9% cette année, alors que le cours des métaux est attendu au mieux stable.

Compte tenu du niveau élevé de la part des coûts fixes dans le total des charges d’exploitation dans ce secteur, les grands groupes «seront de plus en plus attentifs à la rentabilité de leurs lignes de production en rationalisant certaines opérations ou en cédant certains actifs, comme Rio Tinto et BHP viennent de le faire dans le diamant», ajoute le bureau d’analyse.

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