
Berlin protège ses semi-conducteurs des appétits taïwanais
L’échec du projet d’acquisition de Siltronic par GlobalWafers est dû à des considérations à la fois réglementaires et politiques.
Yves-Marc Le Réour

Un évènement L’AGEFI
RECOUVREMENT & TECH, LE NOUVEAU DUO GAGNANT ?
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Gaza: Tsahal va intensifier son offensive avec une «puissace accrue» et appelle les civils à fuir
Jérusalem - L’armée israélienne a affirmé mardi qu’elle allait opérer avec une «puissance accrue» dans la ville de Gaza, sommant ses habitants de partir en vue d’en prendre le contrôle, malgré les inquiétudes internationales sur le sort des civils. Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses bombardements et opérations terrestres dans la ville, la plus grande de la bande de Gaza, qu’elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste palestinien. Disant contrôler 40% de l’agglomération, elle affirme vouloir s’en emparer pour venir à bout du Hamas et libérer les otages capturés le 7-Octobre. L’ONU, qui estime à environ un million de personnes la population de la ville et ses environs, a mis en garde contre un «désastre». «A tous les habitants (...) l’armée de défense est déterminée à vaincre le Hamas et agira dans la zone de la ville de Gaza avec une puissance accrue», a écrit sur les réseaux sociaux le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée. «Evacuez immédiatement par l’axe al-Rachid», la grande route côtière allant du nord au sud de la bande de Gaza, a-t-il ajouté. Des avions ont largué sur la ville des centaines de tracts portant le même message, a constaté un photographe de l’AFP. Lundi, après plusieurs appels similaires lancés ces derniers jours, des images de l’AFP près de Nousseirat (centre) ont montré de nombreux Gazaouis fuyant vers le sud, à bord de véhicules ou charrettes surchargées, à vélo ou même à pied. Saeb al-Mobayed a expliqué avoir été «obligé de partir» d’un secteur au nord de Gaza-ville par «l’intensification des bombardements d’artillerie et des frappes aériennes israéliennes». «Qu’ils ouvrent les postes-frontières, qu’ils mettent fin à la guerre et qu’ils permettent à la vie de revenir à la normale, comme avant. Ça suffit», a pour sa part plaidé Ahmed Shamlakh, déplacé de Gaza. «Que le début» «Ce n’est que le début de l’intensification des opérations terrestres dans la ville de Gaza. Je dis aux habitants: vous avez été prévenus, partez maintenant!», a lui-même averti lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. «Tout cela n’est qu’un prélude, juste l’ouverture à l’opération principale qui s’intensifie - la manoeuvre terrestre de nos forces, qui s’organisent et se rassemblent actuellement pour entrer dans la ville de Gaza», a-t-il ajouté. Le Hamas a dénoncé «un acte explicite de déplacement forcé» des habitants de la ville de Gaza, qui constitue une violation «flagrante et sans précédent des lois et conventions internationales». Le mouvement a par ailleurs salué, sans la revendiquer, une attaque armée perpétrée à Jérusalem-Est lundi par deux assaillants palestiniens, qui ont tué six Israéliens à une station de bus avant d'être abattus. La Défense civile de Gaza a indiqué que les frappes aériennes israéliennes s'étaient poursuivies dans la nuit, notamment sur la ville de Gaza. L’armée y a détruit lundi, après un appel des habitants à évacuer, une nouvelle tour d’habitation - la quatrième en trois jours - à Gaza-ville, accusant le Hamas - qui dénonce un mensonge - d’utiliser ces immeubles pour opérer. Elle a annoncé le même jour la mort de quatre soldats dans l’explosion d’un engin lancé sur leur char dans le nord du territoire. Selon un bilan de l’AFP basé sur les données de l’armée, 468 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre dans la bande de Gaza le 27 octobre 2023. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. D’après l’armée, 47 captifs restent retenus à Gaza dont 25 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées ce jour là. L’offensive de représailles israéliennes a fait au moins 64.522 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. Elle a dévasté le territoire, dont les quelque deux millions d’habitants assiégés font face à une catastrophe humanitaire. © Agence France-Presse -
Dette: après la chute du gouvernement Bayrou, la France emprunte plus cher que l’Italie à dix ans
Paris - La France emprunte depuis mardi désormais aussi cher que l’Italie à échéance dix ans, au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou et à l’approche de la révision de la notation du pays vendredi par l’agence Fitch Ratings. Le rendement de l’emprunt français à dix ans était en hausse vers 09H40, à 3,48%, lorsque son équivalent italien était tout juste en-dessous, à 3,47%. Cette situation est inédite depuis une quinzaine d’années au moins, alors que l’Italie a longtemps été considérée parmi les mauvais élèves en Europe en termes de maîtrise de sa dette publique. Toutefois, alors que la situation budgétaire française se détériore, celle de l’Italie «s’est améliorée ces dernières années et le gouvernement Meloni s’est engagé à ramener leur déficit à 2,8% d’ici 2026", explique Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France. Plus une dette publique est jugée risquée par les marchés financiers, plus son taux de rendement est élevé. Ce renchérissement du coût de la dette française fait directement suite au vote de confiance perdu lundi par François Bayrou, qui l’avait sollicité à la suite de son annonce de plus de 40 milliards d’euros d'économies en juillet. «Le vote avait été annoncé le 25 août, ce qui a laissé aux marchés financiers le temps d’en digérer les implications. Depuis cette date, l'écart entre les obligations d'État françaises à 10 ans et celles de l’Allemagne s’est élargi, passant d’environ 70 points de base à environ 77 au 8 septembre 2025", et s'élargissait mardi matin à 82 points de base, commente Paul Jackson, directeur mondial de la recherche en allocation d’actifs chez Invesco. «Il faut rappeler que l'écart était d’environ 50 points de base avant que le président Macron ne déclenche l’instabilité en convoquant les élections législatives anticipées qui ont eu lieu en juin/juillet 2024", a-t-il poursuivi. Si Emmanuel Macron a affirmé son intention de vouloir nommer un Premier ministre rapidement, la démission de François Bayrou prévue mardi augmente l’incertitude, ce qu’abhorrent les investisseurs. «La France vient de basculer dans une nouvelle zone de turbulences», a ainsi noté mardi John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank. D’autant que l’image du pays est déjà écornée depuis la dissolution de l’Assemblée nationale il y a plus d’un an et l’instabilité politique qui s’en est suivie, faisant prendre à la Bourse de Paris un retard considérable sur les principales places financières du globe. Les investisseurs ont de plus les yeux rivés vers l’agence Fitch Ratings, qui doit actualiser la note de la France vendredi. «L’agence a déjà placé la France sous perspective négative, un abaissement est désormais probable», estime John Plassard. Du côté des actions, l’indice vedette CAC 40 prenait 0,46% vers 09H40, soit 35,23 points à 7.770,07 points. © Agence France-Presse -
Mistral s'affirme comme leader européen de l'IA avec l'entrée d'ASML et une importante levée de fond
Paris - La start-up française d’intelligence artificielle (IA) Mistral conforte sa place de champion européen de l’intelligence artificielle après une importante levée de fond et l’entrée au capital du géant néerlandais des technologies ASML, qui lui permet de «réaffirmer son indépendance» vis-à-vis des mastodontes américains et chinois. Mistral a levé 1,7 milliard d’euros, l’une des plus importantes levées de fonds pour une jeune pousse française, et double ainsi quasiment sa valorisation à 11,7 milliards d’euros, à l’heure où la question de la souveraineté technologique de l’Europe est devenue cruciale. L’alliance entre les deux entreprises «a pour objectif de générer une forte plus-value pour les clients d’ASML grâce à des produits et solutions innovants dopés à l’IA et offrira des pistes de recherche commune», a commenté le patron d’ASML, Christophe Fouquet, cité dans le communiqué diffusé mardi par Mistral. Le fabricant néerlandais de machines de pointe pour le secteur des semi-conducteurs détiendra au terme de l’opération autour de 11% du capital de Mistral, selon une source proche du dossier, ce qui en fera le premier actionnaire de la start-up après chacun des fondateurs, qui contrôlent encore majoritairement la société. ASML obtiendrait par ailleurs un siège au conseil d’administration, d’après plusieurs médias, une information qui n’a pas été confirmée par les deux entités. Echelle européenne «On ne peut pas lutter sur ce secteur-là en étant franco-français», analyse auprès de l’AFP Jean-Baptiste Bouzige, fondateur d’Ekimetrics, société spécialisée dans l’IA et les données. «L'échelle qui est pertinente, c’est l’Europe», ajoute-t-il. Le géant américain des puces Nvidia, les fonds Index Ventures, Andreessen Horowitz ou encore Bpifrance ont aussi participé à ce tour de table. Lancé en juin 2023 par Arthur Mensch, polytechnicien et normalien, avec deux autres Français anciens chercheurs chez Meta, Guillaume Lample et Timothée Lacroix, Mistral a notamment conçu le chatbot Le Chat concurrent de ChatGPT d’OpenAI. L’entreprise, basée à Paris, fournit aussi des grands modèles de langages portés sur la génération de texte et des modèles spécialisés capables de traiter des images, transcrire de l’audio ou générer du code. Elle a cette année multiplié les annonces retentissantes de partenariats notamment avec le géant américain Nvidia pour créer une plateforme de cloud (informatique à distance) ou encore avec le fonds émirati MGX pour fonder un gigantesque campus IA en région parisienne. Elle a aussi signé un accord avec l’Agence France-Presse (AFP) pour utiliser ses dépêches d’actualité afin de répondre aux requêtes de ses utilisateurs. Indépendance Mais si Mistral est la start-up d’IA à la plus haute valorisation en Europe, ses capacités financières restent modestes face à ses concurrents américains. La start-up américaine Anthropic, dont le modèle Claude est l’un des principaux rivaux du ChatGPT, revendique une valorisation de 183 milliards de dollars après un tour de table de 13 milliards de dollars en septembre. Le leader OpenAI serait lui en pourparlers pour permettre à ses employés d’encaisser leurs actions, ce qui valoriserait l’entreprise à environ 500 milliards de dollars, selon plusieurs médias. Cette nouvelle levée de fonds permet surtout à Mistral de «réaffirmer son indépendance», selon son communiqué, et d'éviter de passer sous le contrôle de géants de la tech américains ou chinois, après un été marqué par une rumeur de rachat par Apple. Étant donné les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et du besoin de souveraineté technologique en Europe, «Mistral peut s’imposer comme un acteur européen incontournable, une véritable alternative aux modèles non-européens», estime Franck Sebag, associé chez EY, auprès de l’AFP. La start-up, qui compte plus de 350 employés répartis entre six bureaux de Londres à Singapour, s’attend à générer plus de 100 millions de dollars de revenus par an, a confié son patron au Wall Street Journal en juin. Daxia ROJAS © Agence France-Presse