
Atalian recrute chez Suez son nouveau président exécutif

L’heure est à un nouveau départ pour Atalian. Et pour l’incarner, le groupe de services externalisés s’offre une pointure avec l’arrivée à compter du 2 mai prochain de Maximilien Pellegrini, jusqu’ici directeur général délégué de Suez. Ce franco-italien, polyglotte, est un historique de Suez.
Aujourd’hui également coprésident du cercle Colbert, il avait rejoint Degrémont France en 2001, tremplin vers de nombreux postes au sein du groupe pour y gravir les échelons en France comme à l’international. Depuis septembre 2021, il était aux commandes de toutes les activités – eau et déchet – du nouveau Suez en France et en Italie. «C’est un développeur qui a fait ses preuves, un profil efficace très proche de ses équipes», glisse un bon connaisseur du secteur européen des utilities.
Nouveau chapitre de gouvernance
En s’offrant ce profil expérimenté, rompu à la fois aux activités riches en main d’œuvre et aux contrats avec les collectivités et les grandes entreprises, Atalian espère se donner les moyens d’ouvrir un nouveau chapitre. Le groupe contrôlé par Franck Julien sort de plusieurs trimestres agités marqués par la tentative d’adossement à Clayton, Dubilier & Rice (CD&R).
Si le format initial de la transaction a capoté, Atalian a pu pivoter et revendre au fonds britannique ses activités britannique – principalement Servest -, irlandaise et asiatique dans de bonnes conditions financières. A la clé, un montant perçu de 753 millions d’euros. L’opération desserre l’étau de la dette face aux échéances importantes de 2024 et 2025. Mais pour emporter l’adhésion des créanciers, toujours inquiets comme en témoigne la décote persistante sur ses titres de dettes, Atalian veut incarner sa prochaine inflexion stratégique.
L’arrivée de cet historique de Suez, au profil de «bâtisseur», ouvre ainsi un nouveau chapitre de gouvernance, avec Maximilien Pellegrini prenant les commandes opérationnelles tandis que Franck Julien occupera le seul fauteuil de président du conseil de surveillance. Un nouveau plan stratégique pourrait intervenir vers l’automne.
Signal brouillé pour Suez
Ce départ alimente en revanche la machine à questions pour le nouveau Suez. «L’instabilité des équipes dirigeantes chez Suez pourrait devenir un motif de préoccupation», s’inquiète en revanche un observateur du secteur. Car le départ de Maximilien Pellegrini n’est pas le premier.
Depuis la fin du bras-de-fer avec Veolia, le nouveau Suez, principalement centré sur les actifs français dans l’eau et le traitement des déchets, est piloté par Sabrina Soussan. Arrivée en janvier 2022 chez Suez en tant que directrice générale, elle en a également pris la présidence et cumule depuis peu les fonctions en tant que PDG.
Le recours à ce profil externe, soutenu par GIP, l’un des trois actionnaires de Suez, n’avait pas forcément la préférence des deux autres. La Caisse des dépôts et Meridiam ne cachaient pas leur préférence pour une solution interne. La valse des dirigeants et le départ de figures historiques risquent d’alimenter les interrogations sur l’exécution du plan stratégique dévoilé à l’automne 2022. De quoi entretenir le débat récurrent sur la tentation d’une scission entre activités eau et déchet.
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