
Atalian mise sur un bilan allégé pour recentrer ses priorités
Le virage à 180 degrés a surpris. Il marque, à n’en pas douter, une nouvelle direction pour Atalian, le groupe de « facilities management », qui est passé en quelques semaines d’un scénario d’adossement au fonds de private equity Clayton, Dubilier & Rice (CD&R) à une logique de recentrage sur son seul périmètre européen. Retour sur un automne mouvementé.
Fin novembre, l’annonce de retard dans la conclusion de la vente du groupe à CD&R, pourtant dévoilée durant l’été, a illustré des divergences de prix entre l’acquéreur potentiel et les actionnaires du groupe de services de nettoyage, en raison de contre-performances des activités françaises et américaine. Les jours suivants l’ont confirmé. Atalian et CD&R se sont finalement entendus le 16 décembre pour un nouveau format d’opération avec la vente d’une seule partie de son portefeuille, constituée de ses actifs britanniques et asiatiques. A la clé, pas moins de 1,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires sortent du groupe, soit plus du tiers de l’activité.
Un bon prix
Ce détourage est toutefois réalisé à bon prix, puisque la valeur d’entreprise de 735 millions d’euros retenue pour Servest - qu’Atalian avait acquis en 2018 - et les actifs asiatiques se traduit par une plus-value. Il représente 10,4 fois l’Ebitda escompté en 2022 pour ce périmètre. Ce niveau de valorisation est supérieur au multiple de 9,7 fois espéré lors de l’opération globale initiale, ainsi qu’à celui de 9,1 fois dévoilé cette semaine lors de la reprise des activités de « facilities management » de Derichebourg par Elior, via un paiement en titres du groupe de restauration collective.
L’opération permet à Atalian de desserrer l’étau de son bilan et de gagner du temps pour convaincre de son recentrage stratégique sur l’Europe et principalement la France, avec une présence future ramenée à 16 pays. Le fruit de la cession sera consacré au remboursement des obligations à échéance 2024 et doit permettre à Atalian de s’atteler au refinancement de ses échéances 2025, soit 350 millions d’euros et 225 millions de livres. Le groupe français - dont la dette post-détourage ressortirait à 5,6 fois un Ebitda projeté à 120 millions d’euros en 2023 -, prévoit de détailler sa future feuille stratégique en mars prochain lors de ses comptes annuels. Il promet de renouer avec une stratégie de croissance organique, sans acquisition transformante, ni nouvelle vente significative au-delà du désengagement de sa filiale américaine, déjà à l’étude. La logique d’une vente du groupe par appartements se trouve ainsi écartée.
Plus d'articles
-
«Une escroquerie extraordinairement évidente» : la fintech Tingo est la nouvelle victime de Hindenburg
La société cotée à New York et active en Afrique s’est effondrée de 48% en Bourse mardi. Les accusations du vendeur à découvert sont lourdes. -
La France cherche à optimiser le coût de sa dette
La syndication d’une nouvelle obligation indexée sur l’inflation (OATi) à 15 ans a été plus de 7 fois sursouscrite. -
Les taux souverains euros résistent étonnamment
Chaque jeudi, L’Agefi livre ses indicateurs clés de crédit pour suivre l'évolution des marchés.
Sujets d'actualité
Contenu de nos partenaires
- L’alliance mondiale des assureurs «net zéro» fait pschitt
- Risque climatique : les eurodéputés doivent faire des plans de transition un pilier de la gestion du risque
- Axa modifie son équipe de direction en amont d'un futur plan stratégique
- Pour démocratiser l’accès au private equity, n’oublions pas l’épargne salariale !
- Carrefour s’apprête à supprimer 1.000 postes dans ses sièges en France
- La succession d’Olivier Klein à la tête de la Bred se précise
- Casino obtient l’ouverture d’une procédure de conciliation avec ses créanciers
- La Société Générale présentera sa nouvelle feuille de route stratégique le 18 septembre
- Le relèvement du plafond de la dette devrait être annoncé à la dernière minute
-
Diplomatie
Le président brésilien Lula sera reçu à Paris par Emmanuel Macron les 22 et 23 juin
Un sommet pour un nouveau pacte financier sur la pauvreté et le climat se tiendra ce faisant. L’Elysée évoque l’occasion de « relancer » la relation bilatérale -
Stratégie
La Russie se dit prête à respecter le traité New Start si les Etats-Unis renoncent à être «hostiles»
Cette semaine, Washington s'est dit à même de se conformer à ce traité si Moscou en faisait de même. Le texte limite à 1 550 le nombre de têtes nucléaires par Etat et doit expirer en 2026 -
Justice
Olivier Dussopt jugé en novembre pour favoritisme par le tribunal correctionnel de Paris
Le ministre est soupçonné d'avoir favorisé en 2009, alors qu'il était maire d'Annonay (Ardèche), l’obtention d'un marché de gestion de l'eau à la société Saur