
Atalian finalise la cession de ses activités britanniques à CD&R

L’encre de l’accord est désormais vraiment sèche. Après plusieurs rebondissements à l’automne 2022, l’accord de cession des activités britannique, irlandaise et asiatique, ainsi que sa filiale Aktrion, du groupe français Atalian à Clayton, Dubilier & Rice (CD&R) est désormais parachevé. Au terme de cette transaction réalisée sur la base d’une valeur d’entreprise de 735 millions d’euros, le groupe français de services externalisés, contrôlé par Franck Julien, a annoncé le 28 février avoir touché 753 millions d’euros. «Ce montant comprend un versement en numéraire d’environ 698 millions d’euros et un versement sous forme de ‘Vendor Loan Note’ (un prêt vendreur, ndlr) de 55 millions d’euros, portant intérêts au taux annuel de 7% (capitalisés annuellement) et d’une durée de deux ans», souligne Atalian dans un communiqué.
Fin 2022, le groupe avait indiqué réaliser ce détourage- qui représente la sortie de 1,1 milliard de son chiffre d’affaires de son périmètre, soit environ un tiers de ses facturations - sur la base d’une valorisation de 10,4 fois l’Ebitda 2022.
Quels moyens pour quelle stratégie
En réalisant ce recentrage, Atalian met un terme à une stratégie de croissance externe effrénée – illustrée par la reprise de Servest en 2018, désormais revendu. S’il reste discret à ce stade sur ses prochaines priorités stratégiques, il ne fait pas mystère de ses intentions de réduire son endettement sans renoncer à la capacité d’acquisitions ciblées.
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L’enveloppe financière tirée de la cession servira ainsi à la fois au remboursement «de la ligne de crédit renouvelable à échéance du 22 avril 2023 qui ne ser[a] pas refinancée autrement» et au «remboursement partiel des 625 millions d’euros d’obligations senior à échéance 2024», précise-t-il dans un communiqué. Cette ligne de conduite marque une inflexion par rapport aux indications fournies aux investisseurs fin 2022. Le remboursement intégral de l’échéance 2024 était alors évoqué avant de s’atteler au refinancement des échéances 2025.
Atalian cherche-t-il à mettre à profit cette marge de manœuvre retrouvée pour rediscuter avec ses créanciers obligataires pour rallonger son horizon d’endettement de quelques années ? Probable. Le groupe qui précise que le montant perçu de la vente a été «placé auprès d’établissements bancaires de premier rang» promet de ne pas trop attendre pour «arrêter les modalités d’affectation du produit net final de la cession dans le courant de l’exercice fiscal 2023».
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