Apple fait faire un bond au marché obligataire australien

Le fabricant de l’iPhone va émettre sa première obligation kangourou, confirmant le nouvel attrait de ce marché pour les corporates étrangers.
Olivier Pinaud

Le marché obligataire australien ne pouvait pas trouver meilleure promotion. Apple, la plus grosse capitalisation mondiale, prépare l’émission de sa première obligation «kangourou». Les discussions avec les investisseurs ont débuté hier. L’émission pourrait être lancée d’ici la fin de semaine.

Selon les premières indications, la taille de l’opération pourrait approcher le milliard de dollars australiens, soit la plus grosse émission jamais placée par un corporate non australien. Elle serait découpée en deux tranches, l’une à 7 ans et la seconde avec une maturité plus courte. Commonwealth Bank of Australia, Deutsche Bank et Goldman Sachs ont été mandatés pour l’opération.

En attirant Apple, le marché obligataire australien confirme son nouvel attrait pour les émetteurs étrangers. Jusqu’à présent, il servait principalement aux banques, aux agences supranationales ou aux groupes australiens. Au mieux, certaines filiales locales d’industriels étrangers le fréquentaient de temps en temps. BMW a ainsi placé des obligations pour 500 millions de dollars australiens en avril dernier. Mais le net écrasement des spreads ces derniers mois, sous l’effet de la baisse des taux de la Banque centrale australienne, a attiré de nouveaux émetteurs. SABMiller, le numéro deux mondial de la bière, a placé 700 millions de dollars en juillet, à 5 ans, pour sa première émission kangourou, 128 points de base au-dessus des taux swap. Emis par la filiale locale du brasseur, les titres sont garantis par la maison-mère britannique.

Apple poursuit ainsi la politique de financement initiée en mai 2013 avec l’émission de la première obligation de son histoire pour un montant de 17 milliards de dollars américains. Depuis, le fabricant de l’iPhone a émis en euros (1,8 milliard), en francs suisses (1,25 milliard), en yens (250 milliards) et tout dernièrement en livres sterling (1,25 milliard).

Cette dette, qui représente au total 25 milliards de dollars, dont 7,5 milliards en devises étrangères, contribue à financer la politique de rémunération des actionnaires, renforcée ces dernières années, notamment sous la pression de l’investisseur activiste Carl Icahn. Apple a prévu de retourner 200 milliards de dollars à ses actionnaires d’ici à mars 2017 et a engagé un programme de rachats d’actions de 140 milliards.

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