
Abrdn décollecte encore et toujours en 2022

Encore une année noire pour Abrdn. Le gérant d’actifs écossais, né en 2017 de la fusion entre Aberdeen Asset Management et Standard Life, a publié ce 28 février des résultats financiers en recul et des encours sous gestion une nouvelle fois en berne lors de l’exercice 2022. La direction, qui pensait prendre un nouveau départ après six années de décollecte, a dû se résigner à quelques ajustements stratégiques. Au menu : la sortie de deux marchés, la vente d’un actif, et la poursuite de sa cure d’amaigrissement salariale. Un nouveau directeur des investissements sera également chargé de redresser la barre.
Le résultat opérationnel est en baisse de 4% sur un an à 1,5 milliard de livres (1,7 milliard d’euros), en raison d’un environnement macroéconomique difficile, explique la firme. Le résultat net comptable ressort lui dans le rouge, avec -615 millions de livres, contre un gain d’un milliard en 2021.
Les encours sont gestion et administration ont reculé de 8,4%, pénalisés par une décollecte nette de 13 milliards de livres (dont trois sur les produits monétaires), la sortie programmée de 24 milliards de livres gérés pour le compte d’un mandat de la Lloyds Banking Group, et un effet marché négatif de 59 milliards. Dans cet environnement morose, la lumière vient de la nouvelle filiale ii (ex-Interactive Investor). Le service d’investissement en ligne pour épargnants, intégré au groupe en mai 2022, a collecté 55 milliards de livres sur la période décomptée.
La société écossaise compte plus que jamais sur ses activités de distribution de fonds auprès des particuliers, qui ont résisté à la baisse. L’offre dédiée aux conseillers financiers, Abrdn Adviser, a collecté 1,6 milliard de livres d’encours nets, et le nouveau pôle «Personal», qui abrite les offres en direct aux épargnants, près de deux milliards. Mathématiquement, la branche principale, dénommée «Investments», a rendu 41 milliards de livres à ses divers porteurs de parts.
Abrdn vend une filiale de gestion discrétionnaire à LGT
Pour retrouver sa rentabilité, Abrdn a dévoilé de nouveaux arbitrages pour atteindre ses objectifs de baisse des coûts. Tout d’abord, la firme va se retirer physiquement des marchés australien et taïwanais. Elle compte aussi poursuivre la réduction de ses effectifs, après les avoir baissés de 8% sur 2022. Elle doit par ailleurs compléter la rationalisation de sa gamme de fonds actions et multi-classes d’actifs pour se concentrer sur un nombre plus restreint de stratégies et délivrer de meilleures performances. A cela, il faut ajouter la possible cession prochaine à la banque espagnole Santander de son activité de capital-investissement, valorisée à 250 millions de livres, selon des informations de Sky News de mi-février.
La société a également annoncé, dans un communiqué de presse séparé en date du même jour, qu’elle avait cédé abrdn Capital, sa filiale de gestion discrétionnaire au Royaume-Uni, à LGT. La société de la famille princière du Liechtenstein a déboursé 140 millions de livres dans cette opération, qui lui permet de mettre la main sur 6,1 milliards de livres d’encours sous gestion et 140 employés répartis sur le territoire du Royaume-Uni et de Jersey. «Nous sommes en train de créer l’une des principales entreprises de gestion de patrimoine personnel au Royaume-Uni, et cet accord représente une étape importante dans notre stratégie visant à nous concentrer sur nos activités à forte croissance et dirigées par des plateformes», a justifié Stephen Bird, le directeur général d’Abrdn dans le communiqué.
Le plan d’Abrdn ne se limite toutefois pas aux délestages. La société de gestion a rappelé le recrutement de Peter Branner au poste de directeur des investissements, annoncé en début d’année. L’actuel directeur des investissements du fonds de pension néerlandais APG Asset Management prendra ses fonctions le 1er mai prochain.
Plus d'articles Gestion d'actifs
-
Alberta IMC veut plus que doubler ses effectifs à Londres
Alberta Investment Management Company, l’une des principales sociétés de gestion canadiennes, a déclaré au Financial Times qu’elle prévoyait d’accroître ses effectifs à Londres pour passer de 30 personnes à 80 sur les prochaines années et d’investir des milliards au Royaume-Uni, y compris dans des projets liés à « la révolution industrielle verte ». Pour le directeur général Evan Siddall, une présence à Londres le rapproche à la fois de l’Asie, de l’Europe et de l’Afrique, bien plus qu’une présence à New York. La société gère 120 milliards de dollars pour le fonds souverain d’Alberta et de fonds de pension. -
Credit Suisse AM va rembourser une nouvelle tranche aux porteurs de fonds Greensill
La société aura alors remboursé 70% de la somme bloquée. -
L’allemand Golding s’implante en Italie
Le gestionnaire a recruté l'ancienne responsable du développement institutionnel d'abrdn.
Sujets d'actualité
Contenu de nos partenaires
- L’alliance mondiale des assureurs «net zéro» fait pschitt
- Risque climatique : les eurodéputés doivent faire des plans de transition un pilier de la gestion du risque
- Axa modifie son équipe de direction en amont d'un futur plan stratégique
- Pour démocratiser l’accès au private equity, n’oublions pas l’épargne salariale !
- Carrefour s’apprête à supprimer 1.000 postes dans ses sièges en France
- La succession d’Olivier Klein à la tête de la Bred se précise
- Casino obtient l’ouverture d’une procédure de conciliation avec ses créanciers
- La Société Générale présentera sa nouvelle feuille de route stratégique le 18 septembre
- Les gros dossiers de LBO attendent des jours meilleurs
-
Patate chaude
Immigration: Alger dénonce officieusement le mercantilisme électoral des droites françaises
Une source proche du pouvoir à Alger : « Nous n'avions pas besoin qu'Edouard Philippe surfe sur la vague migratoire en pointant l'Algérie, d'autant qu'il jouissait plutôt d'une bonne image dans notre pays. Il avait accueilli Abdelmadjid Tebboune à Paris en 2017 lorsque ce dernier occupait, comme lui, le poste de Premier ministre » -
#DigitalCitizen
«Pour un récit positif de l’intelligence artificielle» – la chronique de David Lacombled
Face à l'accélération du développement des technologies, tout en affirmant ses valeurs, l’Europe se doit d’afficher une ambition au-delà du seul contrôle de ses acteurs -
Prévoyance est mère de sûreté
Agriculture: trois risques à surveiller ces prochaines années
La conférence Nourrir la Planète, organisée ce mardi par l'Opinion, a permis d'aborder les grands enjeux des prochaines années, mais aussi de faire le point sur les risques qui semblent aujourd'hui émerger