
AbbVie s’apprête à renoncer à Shire à cause du nouveau régime des «tax inversions»
Le nouveau régime américain des «tax inversions» s’apprête à faire échouer un nouveau rapprochement dans le secteur pharmaceutique. AbbVie pourrait en effet renoncer à son offre amicale sur le britannique Shire.
Le conseil d’administration du laboratoire américain se réunira lundi prochain, 20 octobre, pour décider s’il «retire ou modifie» sa recommandation sur le rachat de Shire. Dans un communiqué, le groupe précise que le conseil va notamment considérer «l’impact des changements dans la législation fiscale proposés de manière unilatérale par le Trésor américain, y compris son impact sur les bénéfices financiers fondamentaux de la transaction». Ces modifications annoncées le 22 septembre dernier ont réduit drastiquement les possibilités de bénéficier du régime des «tax inversions», permettant à une société américaine de se délocaliser dans le pays de la société acquise pour bénéficier d’un taux d’imposition plus avantageux.
En juillet, AbbVie avait annoncé un accord avec Shire pour le racheter contre 32 milliards de livres (40 milliards d’euros). A l’époque, il avait souligné que cette opération lui permettrait réduire le taux d’impôt effectif du nouveau groupe à 13% d’ici 2016, contre environ 22% actuellement pour AbbVie, en se délocalisant fiscalement au Royaume-Uni. Toutefois, cette opération n’a pas un objectif exclusivement fiscal. Par ce rachat, AbbVie veut aussi réduire sa dépendance à Humira, son traitement de la polyarthrite rhumatoïde, qui a pesé l’an dernier près de 60% de son chiffre d’affaires.
Pour sa part, Shire a déclaré qu'«AbbVie devrait mettre en œuvre l’offre recommandée», rappelant que si AbbVie change sa recommandation et si ses actionnaires n’approuvent pas l’opération, une indemnité de rupture de 1,6 milliard de dollars devra lui être versée. En attendant, Shire a vu hier sa capitalisation fondre de 22% à 23,3 milliards de livres.
Cette nouvelle «est un mauvais signe pour l’opération AstraZeneca/Pfizer, note Helvea. Si Pfizer ne profite pas à plein d’une baisse des impôts, il devrait réduire son prix, ce qu’AstraZeneca n’acceptera jamais». Pfizer avait jeté l’éponge fin mai, mais a la possibilité de déposer une nouvelle offre à partir de fin novembre.
Au début du mois, l’américain Salix Pharmaceuticals avait renoncé à acquérir l’italien Cosmo en raison de changement de législation américaine. Il en avait coûté à Salix 25 millions de dollars de dédommagement.
Plus d'articles du même thème
-
Sous les regards intéressés des géants de la pharma, Abivax entre au SBF 120
Au coeur de l'été, l'annonce de résultats exceptionnels d'un essai de phase 3 de l'obefazimod, le principal candidat-médicament d'Abivax a enflammé l'action, multipliée par six en une séance. Un couronnement boursier concrétisé par l'entrée ce lundi dans l'indice parisien. -
VanEck a doublé ses encours européens depuis le début d’année
La moitié de ses quelque 6 milliards d’euros de collecte a été apportée par son ETF sur la thématique de la défense. -
Le pétrolier Eni continue à parier sur la fusion nucléaire
Le groupe italien a signé un accord d’achat d’électricité valorisé plus d’un milliard de dollars avec la start-up américaine Commonwealth Fusion Systems dans laquelle il est investi depuis 2018.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L’industrie mondiale des ETF approche les 18.000 milliards de dollars sous gestion
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- Rubis confirme avoir engagé des discussions avec des acteurs industriels et financiers
Contenu de nos partenaires
-
Burn-out
Les syndics au bord de la crise de nerfs
Un rapport sur les syndics de copropriété a été remis lundi 22 septembre à la ministre du Logement -
Reconnaissance de la Palestine : la très grande prudence de Meloni en dépit d'une grève générale en Italie
Des dizaines de milliers d’étudiants et de travailleurs ont défilé dans la plupart des grandes villes, tandis que la présidente du Conseil a choisi de rester en retrait de la conférence organisée par la France à l’ONU -
Décret Tertiaire
Energie : les grandes enseignes disent stop aux nouvelles contraintes
Ce devait être un partenariat exemplaire entre l’Etat et la grande distribution pour faire baisser la consommation d’énergie. Mais trois ans après, le ton a changé