2014 risque d’être une nouvelle année blanche en matière d’investissement

Selon Euler Hermes, seulement 20% des ETI et PME prévoient d’accroître leurs investissements l’an prochain. Marges et visibilité sont au plus bas
Olivier Pinaud
Selon Euler Hermes, seulement 20% des ETI et PME prévoient d'accroître leurs investissements l'an prochain. Photo: PHB
Selon Euler Hermes, seulement 20% des ETI et PME prévoient d'accroître leurs investissements l'an prochain. Photo: PHB  - 

L’investissement devrait de nouveau manquer l’an prochain en France. Selon le baromètre annuel de l’assureur crédit Euler Hermes, réalisé auprès de 800 sociétés, 47% des entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 15 millions d’euros n’ont aucun projet d’investissement pour 2014. En ajoutant celles qui prévoient de dépenser moins qu’en 2013 (23%) ou autant (9%), ce sont 79% des entreprises de taille intermédiaire (ETI) ou de PME françaises qui n’ont aucunement l’intention d’accroître leurs investissements en 2014.

Pour les entreprises de moins de 15 millions d’euros de chiffre d’affaires, cette proportion ressort à 81%. Il s’agit de la troisième année consécutive au cours de laquelle l’investissement des PME-ETI n’augmenterait pas dans l’Hexagone.

«Cette prudence extrême semble être le chaînon manquant d’une vraie reprise en France en 2014», indique Ludovic Subran, responsable des études économiques d’Euler Hermes. L’assureur crédit table sur une croissance de 0,6% du PIB français en 2014. Si l’investissement venait à redémarrer, elle pourrait monter jusqu’à 0,8%, estime Euler Hermes. Le gouvernement espère pour sa part 0,9% de croissance en 2014.

Pour les entreprises interrogées, la difficulté ne vient pas du manque de financement. Seulement 23% d’entre elles évoquent cette explication. D’autant qu’en serrant les investissements ces dernières années, elles ont amélioré, sinon stabilisé, leur situation financière pour 77% d’entre elles. La première raison à l’absence d’investissement vient d’un manque de visibilité. 58% des entreprises interrogées indiquent que le carnet de commandes leur offre moins de six mois de visibilité.

La seconde raison tient à la pression sur les marges. Selon Euler Hermes, «la panne sèche de la demande a fini d’achever les marges». Pour 88% des entreprises, le niveau de profitabilité est en tête des difficultés. «Le niveau de marge des entreprises françaises n’a ainsi jamais été aussi faible depuis 25 ans avec plus de trois points de marge perdus depuis 2007», s’inquiète Nicolas Delzant, président du directoire d’Euler Hermes France. L’excédent brut d’exploitation des entreprises non financières est tombé à moins de 29% de la valeur ajoutée, un niveau historiquement bas.

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