
Une agence de notation intégrée fait ses premiers pas

Deux agences de notation, l’une financière, l’autre extra-financière, ont annoncé leur rapprochement hier: Spread Research, établie à Lyon et Londres, et EthiFinance, à Paris. Elles formeront un groupe de 25 professionnels spécialisés dans la notation des PME et des ETI européennes, ainsi que des émetteurs de titres de court terme (billets de trésorerie, etc.).
L’opération est dans l’air du temps: l’usage du rapport annuel intégré se développe dans les entreprises, tandis que les risques financiers que fait courir l’effet climat ont été reconnus par le Conseil de stabilité financière.
Une nouvelle SAS sera créée à laquelle EthiFinance apportera ses actifs. Dans un premier temps, Spread Research en prendra 25% par augmentation de capital ; elle pourra dans les trois ans prendre la majorité, voire 100%. Julien Rérolle, président et actionnaire de Spread Research à hauteur de 30%, sera à la tête du nouvel ensemble, tandis qu’Emmanuel de La Ville, directeur général d’EthiFinance, coiffera le pôle d’analyse extra-financière.
730 entreprises couvertes
Ce rapprochement par étapes est logique, estiment les dirigeants, qui rappellent que «les analyses financière et extra-financière sont des expertises qui ont l’habitude de travailler en silo». La vente de produits mêlant les approches financière et ESG (environnemental, social et gouvernance) sera bientôt lancée. «Nous cherchons à déterminer comment les indicateurs ESG deviennent des actifs ou des passifs dans les entreprises, pour développer des indicateurs pertinents. Vis-à-vis du marché du private equity, nous souhaitons développer des indicateurs de risque global, sur l’ensemble d’un portefeuille de participations», illustrent les responsables.
La nouvelle entité n’a pas l’ambition d’entrer en concurrence frontale avec les géants Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch, plus concentrés sur les grands émetteurs. «S&P a essayé de développer des produits sur les ETI il y a trois ans, mais avec un succès relatif», explique Julien Rérolle. L’élément prix n’y est pas étranger. «Les grandes agences sont souvent inaccessibles pour les PME et les ETI», rappelle Caroline Weber, directrice de Middlenext, l’association professionnelle française des valeurs moyennes cotées, qui soutient l’opération.
Ensemble, les deux agences couvrent 600 entreprises cotées et 130 non cotées, dont plus de 40% d’émetteurs non français.
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La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse