
Suez propose à Veolia une solution négociée avec l’appui d’Ardian et de GIP

Nouveau rebondissement dans le dossier de l’offre publique d’achat (OPA) de Veolia sur Suez. Ce dernier a annoncé ce dimanche 21 mars dans un communiqué que son conseil d’administration soutient à l’unanimité une nouvelle proposition de reprise formulée par les fonds Ardian et GIP.
« L’offre reçue prévoit l’acquisition par le consortium d’un ensemble d’activités comprenant la totalité des activités françaises Eau et Recyclage et Valorisation auxquelles s’ajoutent plusieurs activités Eau et Technologie à l’international », indique le communiqué de Suez. Le prix proposé pour l’ensemble des activités concernées représente une valeur d’entreprise de 15,8 milliards d’euros soit l’équivalent d’une valorisation de 20 euros par action Suez, ajoute le communiqué. L’OPA de Veolia sur Suez est formulée au prix de 18 euros par action, un niveau que Suez jugeait insuffisant.
Selon Suez, cette proposition répond aux dernières demandes de Veolia et son conseil d’administration se dit prêt à « engager des négociations tripartites sur cette base pour les finaliser au plus vite et d’ici le 20 avril». « Le conseil d’administration de Suez sera prêt à recommander un accord qui comprendrait une solution sur la base de celle envisagée avec le consortium, permettrait de confirmer les engagements sociaux de Veolia à 4 ans et de rehausser son prix d’offre à hauteur de 20 euros par action (coupon attaché) minimum », ajoute le communiqué.
Les actifs de Suez que se proposent de racheter Ardian et GIP représentent un chiffre d’affaires pro-forma 2019 de 9,1 milliards d’euros. Cela donnerait « un ensemble avec une taille critique » et « une dimension internationale suffisante », et il « disposerait des capacités nécessaires en matière de R&D ».
Veolia n’en veut pas
Veolia a rapidement rejeté la nouvelle proposition de Suez. « La direction de Suez tente en vain ce jour de créer de l’incertitude là où il n’y en pas », a réagi Veolia dans un communiqué. Le groupe a rappelé que sa proposition « faite il y a une dizaine de jours de garantir en cas d’accord préalable l’intégrité de Suez en France représente les meilleurs efforts possibles de Veolia ». Le 11 mars, Veolia avait proposé à Suez de préserver dans une seule entreprise l’intégralité des actifs de Suez en France et que celle-ci soit rachetée par la société d’investissement Meridiam. Suez avait jugé cette proposition inacceptable.
Veolia n'écarte pas de possibles discussions avec Suez, mais uniquement sur la base du périmètre qu’il propose et à conditions que Suez renonce à sa fondation néerlandaise, qu’il suspende les cessions envisagées à l’international et qu’il retire ses procédures judiciaires.
Si ces discussions ne sont pas possibles, « il appartiendra naturellement aux actionnaires de Suez (lors de la prochaine assemblée générale, NDLR) de se prononcer sur ces différentes questions qui engagent l’avenir du groupe, et aux tribunaux de statuer sur la responsabilité individuelle des administrateurs concernés », prévient Veolia.
« Sortir par le haut pour les deux groupes »
« Cette offre est compatible à la fois avec l’ambition et le projet de Veolia », a pourtant estimé Philippe Varin, le président de Suez, lors d’une conférence de presse, et « permettrait de sortir par le haut pour les deux groupes ». « Le délai de 4 semaines jusqu’au 20 avril pour trouver un accord est raisonnable et il y a tout sur la table pour aboutir », a ajouté Bertrand Camus, le directeur général de Suez. Si les négociations avec Veolia n’aboutissent pas avant le 20 avril, Suez dit qu’il reprendra son plan stratégique 2030, avec de possibles cessions d’actifs à la clé.
« Pour Ardian et GIP, l’intégrité de Suez en France a toujours été une évidence, comme le besoin d’une dimension internationale suffisante pour lui assurer un nouvel avenir et conserver son leadership technologique et environnemental. Nous espérons que notre offre contribuera à favoriser une solution négociée entre Suez et Veolia dans l’intérêt de ces deux champions français », a déclaré dans un communiqué Mathias Burghardt, responsable d’Ardian Infrastructure.
L’offre d’Ardian et de GIP est ferme et financée, a ajouté Suez.
Activation de la fondation
Pour renforcer son pouvoir de négociation avec Veolia, Suez a annoncé avoir « décidé de rendre définitif jusqu’en septembre 2024 le dispositif de préservation de l’activité Eau France au sein du groupe qui protège l’intérêt des parties prenantes » via la fondation néerlandaise créée fin 2020. Le champ d’application du dispositif a toutefois été modifié pour en prévoir sa dissolution dans deux cas : si les principaux termes d’un accord avec Veolia sont trouvés au plus tard le 20 avril 2021 ; automatiquement, si une offre publique en numéraire au moins égale à 22,5 euros par action fait l’objet d’un engagement public d’un offrant au plus tard le 5 mai 2021, avec ou sans recommandation du conseil d’administration de Suez.
Veolia serait ainsi assuré de remporter Suez, sans condition, s’il venait proposer un prix de 22,5 euros par action Suez. « Si Veolia souhaite l’emporter avec un prix attractif pour les actionnaires de Suez, on laissera faire », a précisé Philippe Varin.
Ces derniers jours, le marché avait commencé à spéculer sur un possible relèvement du prix de l’OPA de Veolia.
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