
Suez riposte en créant une fondation pour y loger son pôle Eau France

La réplique est à la hauteur de la bataille qui se joue entre Suez et Veolia. Le conseil d’administration de Suez a annoncé mercredi soir la création d’une fondation pour y placer son activité Eau France. Elle aura pour mission de «préserver, dans l’intérêt social de Suez, l’intégrité» de cette activité en son sein, pendant quatre ans. «Au cours de cette période, Suez Eau France, comme ses actifs, sera inaliénable à défaut d’accord préalable de ses actionnaires sous certaines conditions», indique le communiqué. Un contrefeu face au projet de cession de celle-ci par Veolia dans le cadre de son offre publique d’achat non sollicitée.
Veolia a dévoilé fin août une proposition visant à racheter 29,9% du capital de son concurrent détenus par Engie. Le groupe de services aux collectivités compte ensuite lancer une OPA sur l’ensemble des actions Suez en circulation, au même prix de 15,50 euros par titre.
Cette fondation, déjà créée, «montre clairement que Suez ne veut pas de l’offre de Veolia», indique à L’Agefi une source proche. Bloque-t-elle toute tentative d’OPA ? «Cela n’empêche pas du tout une OPA ; simplement il faudra trouver les bons remèdes, mais pas la cession de l’eau en France de Suez», a précisé Philippe Varin, président de Suez, mercredi soir, lors d’une conférence téléphonique.
De fait, avec cette fondation de droit néerlandais (Stichting), Suez sanctuarise la division Eau France, que Veolia ne pourrait plus vendre à Meridiam. Pour augmenter ses chances de faire valider l’opération par les autorités de la concurrence en France, Veolia avait indiqué vouloir revendre Suez Eau France au fonds d’investissement Meridiam.
«La fondation est une modalité technique. Ce dispositif a été utilisé dans d’autres situations analogues», rappelle Philippe Varin – en allusion à Arcelor, qui avait mis en place le même type de pilule empoisonnée en 2006 contre l’OPA hostile de Mittal Steel.
«Il s’agit de replacer le conseil d’administration de Suez au centre des discussions initiées avec le projet de Veolia», a précisé Philippe Varin. «Antoine Frerot (PDG de Veolia Environnement) prend la décision de nous démanteler sans nous concerter, au travers d’une discussion avec Engie». Le groupe compte ainsi gagner du temps. «Soit Veolia jette l’éponge, soit il demande plus de temps pour présenter son offre», a indiqué à L’Agefi une source proche. Auditionné à l’Assemblée nationale mercredi, Philippe Varin précisait que son groupe avait besoin de «quelques semaines» pour présenter des offres alternatives de rachat de la participation d’Engie.
Plus d'articles du même thème
-
Derichebourg dévisse après une alerte sur ses résultats
Le spécialiste du recyclage des métaux est affecté par les effets des droits de douane américains. Il entend lancer un nouveau plan de rachat d’actions. -
Chargeurs pourrait céder Novacel, sa plus importante division
Compagnie Chargeurs Invest a annoncé avoir reçu des marques d’intérêt pour sa plateforme de matériaux innovants. Cette activité représente 41% du chiffre d’affaires du groupe et 42% de son Ebitda. -
L’activité manufacturière a progressé pour la première fois en zone euro depuis juin 2022
Les indices PMI manufacturiers définitifs d’août montrent que le secteur industriel de la zone euro semble se maintenir jusqu’à présent au troisième trimestre. La croissance pourrait cependant fléchir à mesure que l’année avance, sous l’effet des droits de douane pas encore pleinement matérialisés.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- Le Crédit Agricole a bouclé l'acquisition de Banque Thaler
- Les émetteurs français de dette bravent la crise politique
- L'indice Euro Stoxx 50 va perdre deux représentants de la Bourse de Paris
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Renault réorganise son équipe de direction
Contenu de nos partenaires
-
Médicaments non utilisés : jusqu'à 1,7 milliard d'euros gaspillés chaque année selon la Cour des comptes
Paris - Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage. A ce jour, «les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités», souligne la Cour des comptes. Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération. La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes. Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023. Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes. Il est «indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés», écrit l’instance de surveillance des finances publiques. Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de «susciter des mesures de prévention». La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, «une mesure prometteuse», en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits. De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport. Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption. Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux. Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain. © Agence France-Presse -
Tout pour l'union
Marine Tondelier, Jean-Luc Mélenchon et la parabole des aimants
Après la chevauchée fantastique du Nouveau Front populaire en juillet 2024, la patronne des Verts se rêve en magnétiseuse de la gauche pour transformer la répulsion PS-LFI en attraction gouvernementale -
Assurances
Ukraine : une Europe « volontaire »... jusqu'où ?
Lors de la réunion de la Coalition des volontaires, jeudi à l'Elysée, vingt-six pays se sont engagés à fournir des troupes en échange de garanties de sécurité, mais uniquement si la paix est signée