
Mario Draghi prépare son programme pour l’Italie

Mario Draghi a prêté serment samedi devant le président de la République italienne. L’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), âgé de 73 ans, a ainsi pris officiellement ses fonctions à la tête d’un gouvernement d’union nationale.
La quasi-totalité des partis politiques de la péninsule ont apporté leur soutien à ce nouveau gouvernement, qui reflète donc l’ensemble du paysage politique italien et des technocrates. Côté «techniciens», Daniele Franco, 67 ans, numéro deux de la Banque d’Italie, hérite du stratégique ministère de l’Economie. Il est considéré comme l’un des meilleurs experts des finances publiques de l’Italie. Luciana Lamorgese reste à la tête du ministère de l’Intérieur, et Roberto Cingolani, un physicien spécialiste de l’intelligence artificielle, dirige un nouveau ministère de la Transition écologique.
Côté politique, Luigi di Maio, chef de file du Mouvement 5 Etoiles (M5S), conserve le portefeuille des Affaires étrangères. Giancarlo Giorgetti, haut responsable de la Ligue, est nommé à l’Industrie, et Andrea Orlando, du Parti démocrate, récupère le ministère du Travail.
Au total, huit portefeuilles seront détenus par des «techniciens». Les autres ministères ont été répartis entre six partis politiques: le M5S, le Parti démocrate, la Ligue, Forza Italia, et Italia Viva, le petit parti dirigé par Matteo Renzi.
Draghi, surnommé «Super Mario» depuis son action décisive à la tête de la BCE pour éviter un éclatement de la zone euro lors de la crise de la dette de 2011-2012, devrait rapidement s’atteler à la relance économique en puisant dans les quelque 200 milliards d’euros alloués à l’Italie dans le plan de 750 milliards lancé par l’Union européenne. Mais cette manne est conditionnée à la présentation à Bruxelles d’ici fin avril d’un plan détaillé de dépenses.
L’Italie traverse actuellement sa pire crise économique depuis la Seconde Guerre mondiale et l'épidémie de Covid-19 continue d’y tuer plusieurs centaines de personnes par jour, alors que la campagne de vaccination est critiquée pour sa lenteur. La troisième économie européenne a enregistré en 2020 l’une des pires chutes du PIB de la zone euro, avec un plongeon de 8,9%.
A deux ans seulement des prochaines élections législatives, le nouveau chef du gouvernement devra aussi composer avec les divergences profondes entre les partis composant la nouvelle coalition sur des sujets comme l’immigration, la justice ou la protection sociale.
Mario Draghi doit dévoiler son programme au Sénat mercredi et jeudi à la Chambre des députés.
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