L’investissement à impact avance sur le chemin de sa normalisation

L’association French Impact fait le pont entre la mesure d’impact et les Objectifs de développement durable dans un rapport commandé par l’OCDE.
Stéphanie Goujon, French Impact.
Stéphanie Goujon, directrice générale du French Impact.  - 

Un vocabulaire commun entre porteurs de projets et investisseurs. Le French Impact, «la French Tech pour l'économie à impact», selon sa directrice générale Stéphanie Goujon, a participé avec 17 autres entités internationales à l’élaboration d’un rapport sur la façon de lier la mesure d’impact aux objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies à la demande de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

Définir l’investisseur à impact

Le rapport émet des propositions concrètes à destination des investisseurs, des autorités publiques et des entrepreneurs sociaux, notamment une traduction des ODD en objectifs spécifiques au niveau local ou encore l’établissement d’un ensemble de principes communs définissant l’investisseur à impact. Ces travaux s’appuient également sur le groupe de travail mis en place par Olivia Grégoire et Finance 4 Tomorrow en mars 2021 permettant une première définition de la finance à impact.

Stéphanie Goujon en a donné un avant-goût lors d’un entretien pendant la Journée Nationale des Investisseurs organisée par L’Agefi le 2 décembre 2021 (voir la vidéo).

Conditionner les financements

Parmi les recommandations émises à l’intention des investisseurs, les auteurs suggèrent de promouvoir l’investissement à impact : établir un ensemble de principes communs et mutuellement acceptés, définissant ce qu’est «un investisseur à impact». Ils poussent aussi la mise en avant des ODD : les investisseurs doivent être sensibilisés à la pertinence du lien entre les ODD et les différents aspects et caractéristiques de l'économie sociale. Ils peuvent conditionner les financements à ce rattachement. Enfin, ils préconisent de promouvoir la mesure de l’impact social à partir de formations, guides, etc. et d’inclure le financement direct de cette évaluation dans le coût global du projet, car l’évaluation exige du temps et des ressources pour sa mise en œuvre que n’ont pas forcément les porteurs de projet.

Malgré ces avancées, il reste cependant des freins à une normalisation de la mesure d’impact, selon le French Impact. Ils sont d’ordre technique car il existe pléthore de méthodologies, culturel car la mesure de bénéfices immatériels peut être vécue comme une sanction par les porteurs de projets, et financier car évaluer des critères d’impact représente un coût. Ce qui n’empêche pas le French Impact de se fixer l’objectif ambitieux de coordonner 7.000 projets d’ici trois ans. Dix fois plus que lors des trois années écoulées depuis son lancement.

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