L’inflation désendette les Etats de la zone euro

Mécanique. Ce qui devait arriver arriva : la flambée de l’inflation fait reculer les ratios d’endettement des Etats européens. Au troisième trimestre 2022, le rapport entre la dette publique et le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro s’est établi à 93 %, en recul de 1,2 point sur trois mois, selon Eurostat. Si le coût croissant de la dette et les déficits budgétaires primaires ont un impact sur le numérateur, la hausse des prix fait grimper le dénominateur à un rythme plus rapide, le PIB étant exprimé en termes nominaux.

Sur un an, la baisse est spectaculaire dans certains pays, résorbant en partie la bosse due au coût de la pandémie de Covid : elle atteint presque 25 points en Grèce, 9 points au Portugal, 6,8 points en Italie et 6,3 points en Espagne. Pas de quoi, en revanche, crier victoire en France, où le recul est limité à 2 points en un an et où le ratio a même augmenté de 0,3 point entre juin et septembre 2022. A 113 %, il représente presque un an et deux mois de production nationale, et, après la Belgique, risque de dépasser bientôt celui de l’Espagne. En septembre dernier, le Haut conseil des finances publiques mettait d’ailleurs Bercy en garde contre le lien entre inflation et dette : « L’impact mécanique est positif, certes, mais il est finalement assez limité en 2022, compte tenu notamment du caractère largement importé de l’inflation actuelle ; les mesures de soutien mises en œuvre par le gouvernement vont creuser le déficit public, tout comme l’alourdissement de la charge d’intérêts. » Les sages budgétaires estimaient que le surcroît d’inflation « pousserait à la hausse, et non à la baisse, le ratio de dette publique, de l’ordre de 1,2 point de PIB en 2022 ».

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