
Les voix qui portent de la BCE confirment leur ton restrictif

La Banque centrale européenne (BCE) ne fait pas la trêve des confiseurs. Ces derniers jours, Isabel Schnabel et Klaas Knot, tous deux membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, ont conforté le ton restrictif adopté par la présidente de l’institution, Christine Lagarde, lors de la dernière décision de politique monétaire, le 15 décembre. Ainsi, dans un entretien accordé au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung le 16 décembre, et paru seulement samedi 24 (disponible sur le site de la BCE), Isabel Schnabel a assuré que la banque centrale faisait aujourd’hui «tout ce qui est nécessaire» pour ramener l’inflation à 2%. Ce qui, selon elle, n’a pas toujours été le cas. «Nous avons sous-estimé la persistance de l’inflation et, initialement, nous n’avons pas suffisamment pris au sérieux les signes d’une hausse de l’inflation, notamment parce que nous sortions d’une phase où le risque principal était celui d’une inflation trop faible», explique-t-elle dans ce même entretien.
Confortant les déclarations de Christine Lagarde évoquant une poursuite de la hausse des taux à un rythme de 50 points de base pendant encore «un certain temps», Isabel Schnabel assume clairement cette politique monétaire. Elle explique ainsi que le taux d’intérêt cible pour la BCE se situerait au-dessus du taux «neutre», c’est-à-dire un niveau qui ne freine ni ne stimule l’activité économique en zone euro. «Selon notre évaluation, ce taux d’intérêt [pour ramener l’inflation à 2%] se situe en territoire restrictif – c’est-à-dire au-dessus du taux d’intérêt neutre –, même si le niveau exact est encore inconnu», a-t-elle déclaré.
Risque asymétrique
Dans le même temps, Klaas Knot a expliqué, dans un entretien au Financial Times, que la BCE atteindrait «un rythme de resserrement assez décent» grâce à des hausses d’un demi-point de pourcentage au cours des prochains mois avant que les coûts d’emprunt n’atteignent finalement un sommet d’ici à l’été. «Nous ne sommes qu’au début de la deuxième mi-temps», a affirmé le président de la banque centrale néerlandaise au quotidien britannique. Les marchés ont maintenant intégré qu’il y avait peu de chances que la Banque centrale européenne adopte un ton moins restrictif. D’autant que, pour Isabel Schnabel, «le danger d’une réaction excessive reste limité, car les taux d’intérêt réels sont encore très bas».
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