
Les rachats d’actions gagnent en popularité au-delà des États-Unis

Les entreprises de l’indice S&P 500 ont dépensé 3.900 milliards de dollars pour racheter leurs propres actions au cours des cinq années précédant 2022, contre 2.500 milliards versés en dividendes. C’est une source indéniable de demande supplémentaire pour les actions américaines. Et pourtant, les rachats d’actions divisent.
D’un côté, ils constituent un moyen pour l’entreprise de restituer aux actionnaires les liquidités excédentaires, avec une fiscalité plus avantageuse que les dividendes. Mais de l’autre côté, ils sont susceptibles d'être utilisés par les entreprises uniquement pour augmenter le bénéfice par action (BPA) et donc potentiellement d’accroître la rémunération des dirigeants si celle-ci est indexée sur le BPA. A l’inverse, si les dirigeants estiment que leurs actions sont sous-évaluées, c’est le meilleur moment pour les racheter et montrer la confiance dans l’entreprise.
Le fait que les décideurs politiques américains aient récemment introduit une taxe sur les rachats, obligeant les entreprises à payer 1% de la valeur de tout rachat, est d’ailleurs une indication de la force du sentiment partagé à l'égard des rachats d’actions. Cette taxe est entrée en vigueur le 1er janvier 2023.
Les Britanniques rattrapent les Américains
Malgré ces critiques, et si les États-Unis restent en tête des rachats, d’autres pays accélèrent le pas. Les entreprises britanniques ont presque égalé leurs homologues américaines : la proportion de groupes britanniques rachetant au moins 1% de leurs actions a atteint un niveau record en 2022. Les entreprises japonaises, françaises et allemandes ont également augmenté leur activité de rachat. De ce fait, l’avantage des entreprises américaines va se réduire aux yeux des investisseurs.
Les rachats d’actions sont-ils pour autant adaptés aux conditions de marchés actuelles ? Avec des taux d’intérêt mondiaux qui devraient être plus élevés pour longtemps et des perspectives de croissance toujours faibles, les entreprises ont beaucoup de choses à prendre en compte. Elles devront déterminer comment utiliser leurs liquidités excédentaires, dans quelle mesure le prix de leurs actions semble bon marché et si la flexibilité des rachats est plus attrayante que les dividendes.

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