Les prix de l’immobilier britannique basculent dans le rouge

Le marché résidentiel continue de souffrir d’une conjoncture difficile et des coûts de financement élevés, avec une première baisse annuelle depuis 2020.
piles de pièces devant une maison floutée
L’immobilier résidentiel britannique est sous pression.  -  Image par Gerd Altmann de Pixabay

La situation ne s’améliore pas sur le marché immobilier britannique, rappelant les périodes de crise. Les prix dans le résidentiel ont accusé en février leur première baisse sur un an depuis juin 2020, selon les données de l’indice des prix de du prêteur Nationwide publiées mercredi. Ce recul de 1,1% est le plus important depuis 2012. «La récente série de prix en baisse a commencé avec les turbulences sur les marchés financiers en réponse au mini-budget fin septembre de l’année dernière, souligne Robert Gardner, chef économiste du prêteur, dans un communiqué. Alors que les conditions des marchés financiers se sont normalisées il y a quelque temps, l’activité sur le marché du logement est restée modérée.» En février, les prix ont diminué pour le sixième mois consécutif, en repli de 0,5% par rapport à janvier, portant la baisse à 3,7% depuis le pic d’août dernier.

Cela reflète la baisse de confiance des ménages dans un contexte de pressions inflationnistes et de perte de pouvoir d’achat mais aussi de durcissement des conditions de financement. «L’inflation a continué de dépasser la croissance des salaires et les taux hypothécaires restent nettement plus élevés que les creux enregistrés en 2021. Même si le sentiment des consommateurs s’est amélioré ces derniers mois, il languit toujours aux niveaux qui prévalaient au plus fort de la crise financière», poursuit l’économiste.

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Moins de crédits

La Banque d’Angleterre a annoncé de son côté mercredi un nouveau repli du nombre de crédits accordés à son plus bas depuis janvier 2009, à l’exclusion de l’effondrement au début de la pandémie de Covid. Un total de 39.637 prêts pour l’achat d’un logement a été approuvé, contre 40 540 (chiffre révisé à la hausse en décembre).

L’économiste de Nationwide se veut prudent sur les prochains mois compte tenu du contexte économique récessif au Royaume-Uni, du risque sur le marché du travail et des taux d’emprunts qui resteront élevés. Si la baisse des taux n’est pas encore très élevée, l’accès à la propriété est devenu très difficile pour beaucoup, notamment les primo-accédants. Nationwide tablait en décembre sur une baisse de 5% des prix cette année.

A mesure que l’inflation diminue, les ménages pourraient retrouver du pouvoir d’achat d’autant que les prix auront baissé, surtout si les taux d’emprunts diminuent aussi, espère l’économiste du prêteur. Tout dépendra de la trajectoire de la politique monétaire et de l’ampleur de la récession outre-Manche.

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