
« Les pertes sont encore mal vues au sein des Bourses européennes »

Franck Sebag, associé fast growing companies & IPO chez EY
Quel est le bilan à fin novembre des levées de fonds de la French Tech ?
A fin novembre, 13 milliards d’euros ont été levés par la French Tech contre 11,6 milliards sur l’ensemble de 2021, après 8,4 milliards au premier semestre. Parmi des grosses levées, on comptait six levées de plus de 300 millions d’euros en 2021 à fin novembre et six au premier semestre 2022. Sur les levées de 100 à 300 millions, il y en avait seize sur les onze premiers mois de 2021 et on en est à dix-neuf cette année dont quatre au second semestre : Innovafeed, Bump, Zeplug et Verkor.
Le ralentissement observé au second semestre va-t-il se poursuivre ?
Le contexte macroéconomique crée de l’attentisme et une pression sur les valorisations. A titre d’exemple, les sociétés qui auraient pu lever 150 millions il y a quelques mois ne lèvent aujourd’hui que 100 millions car, avec la baisse des valorisations, les fondateurs veulent limiter leur dilution. Mais le dry powder des fonds est énorme. Carlyle a bouclé un fonds de 3 milliards de dollars pour la tech européenne, avec des tickets jusqu’à 250 millions. Cathay a levé un milliard, Andera a levé 456 millions pour la biotech, Alven 350 millions, et BlackFin en est déjà à 350 millions pour son fonds fintech. Tous les fonds qui voulaient lever cette année ont réussi à le faire. Donc il y a des tensions mais les fonds ont de l’argent, et les investisseurs américains ne sont pas vraiment partis, ils sont en embuscade. Avec la force du dollar et la baisse des valorisations, ils pourront faire de bonnes affaires.
L’objectif gouvernemental de dix licornes en Bourse en 2025 est-il réaliste ?
La situation économique va accélérer les sorties et la Bourse reste une option. Mais l’écosystème est-il assez favorable en termes d’analystes, de banques spécialisées, de comparables ? La Bourse est impitoyable. Au sein des Bourses européennes, contrairement aux Etats-Unis, les pertes sont encore mal vues malgré les exemples comme Amazon. Il faut de plus gros chiffres d’affaires et une capacité à être rentable.
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