
Les litiges liés au paiement mobile préoccupent la médiation bancaire

La médiation bancaire prend de plus en plus d’ampleur. C’est ce qui ressort du bilan annuel de l’année 2015 sur la médiation auprès de la Fédération bancaire française, présenté hier. Le nombre de dossiers traités a augmenté de 28%, passant ainsi de 1.833 en 2014 à 2.328 en 2015. 119 banques utilisent les services de médiation de la FBF. Paul Loridant, médiateur auprès de l’organisation depuis 2012, estime que par ces bons chiffres «ce service de proximité démontre sa pertinence et contribue à améliorer de manière durable les relations entre les banques et leurs clients».
Globalement, «les thèmes des demandes de médiation ont principalement porté sur les moyens de paiement, le fonctionnement du compte et les opérations de crédit», précise le service de médiation auprès de la FBF. 626 dossiers parmi les 4.182 courriers reçus ont dû être réorientés vers d’autres médiateurs car ils n’entraient pas dans le champ de compétence de ceux de la FBF, laissant penser que la compréhension du rôle des médiateurs auprès de la FBF est encore à améliorer.
Pédagogie nécessaire
Même si statistiquement peu de contestations liées aux moyens de paiement dématérialisés sont faites, ce nombre augmente en volume. Paul Loridant appelle donc à la prudence concernant les fraudes avec des moyens de paiement en ligne. L’ancien sénateur estime qu’«à l’heure où Orange rachète Groupama, il faut une pédagogie auprès des clients».
Le médiateur s’interroge sur la responsabilité des uns et des autres dans les dossiers liés à la numérisation des moyens de paiement. «Si une personne se fait voler son téléphone portable avec ses coordonnées bancaires à l’intérieur et que le voleur s’en sert, à qui est-ce la faute ? Au volé ou à la banque ?», demande-t-il, sans trancher la question. Paul Loridant explique par exemple qu’il est facile pour un voleur de recevoir le message de confirmation qu’envoient les banques lors d’un achat sur une nouvelle carte SIM.
En 2015, 785 avis ont été rendus par le service de médiation de la FBF dont 564 ont trouvé une solution à la satisfaction du client. «Le fonds de commerce du médiateur ne peut que croître et s’embellir avec la numérisation», conclut Paul Loridant.
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Au large de Tunis, la flottille pour Gaza dénonce une attaque de drone, le pouvoir tunisien dément
Tunis - La flottille pour Gaza a affirmé, vidéos à l’appui, avoir été visée dans la nuit de lundi à mardi par une «attaque de drone» au large de Tunis, mais les autorités tunisiennes ont assuré n’avoir détecté «aucun» engin selon leurs observations préliminaires. Des membres de la «Global Sumud Flotilla», qui doit prendre la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël, ont prévu de livrer mardi lors d’une conférence de presse à Tunis des témoignages «de première main» sur les événements. La flottille, qui était ancrée au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a affirmé qu’un de ses bateaux, le «Family», avait été «frappé» par un drone et publié des vidéos de caméras de surveillance montrant ce qui ressemble à une explosion. La Garde nationale tunisienne, l'équivalent de la gendarmerie, a elle démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, «aucun» engin n’avait été détecté. Elle a jugé possible que le feu ait été déclenché par un mégot de cigarette. Mais l’une des vidéos publiées par la flottille, présentée comme ayant été prise depuis un autre bateau, montre une masse lumineuse frapper un navire. Dans une autre vidéo, provenant d’une caméra de surveillance du bateau lui-même selon la flottille, on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone. Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. «C'était à 100% un drone qui a lâché une bombe», a affirmé ce militant, Miguel. «Agression» Parmi les personnes devant s’exprimer ou dont les déclarations seront lues lors de la conférence de presse mardi figurent des responsables de la flottille ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, selon un communiqué. La flottille a affirmé que les six personnes à bord du «Family» étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant «des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission». Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement dans la nuit de lundi à mardi à Sidi Bou Saïd a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n'était plus visible. Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant «Free, Free Palestine». Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage. «S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait (...) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne», a dit dans la nuit Francesca Albanese, qui vit en Tunisie, devant des journalistes au port. L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat. La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation «catastrophique». Des navires de la Global Sumud Flotilla («sumud» signifie «résilience» en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien», après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Lisa DEFOSSEZ © Agence France-Presse