Les deux dernières crises ont rebattu les cartes sur les marchés

Un an après le début de la guerre en Ukraine et trois ans après la correction liée au Covid, le retour de l’inflation a bouleversé l’ordre des rendements.
Xavier Diaz

Vendredi 24 février a marqué le premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie mais aussi les trois ans de la forte correction liée au Covid. Une période marquée par un retour historique de l’inflation qui se reflète dans la performance des actifs financiers. «Un pari énorme de reflation aidé par le déversement massif des liquidités par les Etats et les banques centrales (helicopter money) face au choc du Covid ayant inauguré le retour de l’inflation», souligne Jim Reid, stratégiste chez Deutsche Bank. Avec les meilleurs rendements réalisés depuis trois ans par les matières premières (cuivre, indice de commodities et pétrole). Le Nasdaq conserve son avance enregistrée pendant le Covid. Mais depuis, la tendance s’est inversée.

Sur un an, l’indice Nasdaq réalise la pire performance des marchés actions (hors Chine et marchés émergents). En dollar, l’indice Nikkei fait pire mais en raison de la baisse du yen face au dollar. Pour les valeurs de croissance américaines, le conflit n’est qu’une cause indirecte de leur forte baisse, en raison de l’accentuation de l’inflation, de la réaction des banques centrales et de la correction sur les marchés de taux. La surperformance par rapport à Wall Street des valeurs européennes (notamment la Bourse de Milan), qui sont dans le vert sur un an, est davantage liée à la pondération élevée de valeurs de croissance sensibles aux taux et à un niveau de valorisation extrême outre-Atlantique. Les marchés de taux accusent sur un et trois ans les pires performances des marchés financiers, la plus grande partie de la baisse s’étant matérialisée pendant le choc historique de 2022.

L’inflation reste ancrée dans l’esprit des investisseurs alors que les récentes publications, en Europe comme aux Etats-Unis ont surpris par leur vigueur. L’économie soutenue par un marché du travail toujours tendu reste résiliente. Avec le risque que les banques centrales doivent augmenter leurs taux plus haut et plus longtemps. Vendredi, alors que les marchés de taux se sont déjà nettement ajustés en février, les marchés actionsont accentué leur repli, réalisant leur pire semaine depuis début 2023, et se dirigeant vers un mois de février dans le rouge. «Le monde a été changé à jamais par ces événements avec toutes les implications qui résonneront pendant encore de nombreuses années», craint Jim Reid.

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