Les dérivés de taux ont pâti de la réforme du Libor

La BRI publiait hier son étude triannuelle sur les dérivés de gré à gré, en taux et change, menée auprès de plus de 1.200 banques.
Frédérique Garrouste

La réforme des taux sans risque a imprimé sa marque sur l’activité dans les dérivés de taux OTC (de gré à gré). Celle-ci affiche une baisse en avril 2022, en comparaison de la photographie prise trois ans plus tôt par la Banque des règlements internationaux (BRI). Telle est l’une des surprises que dégagent les chiffres livrés par la banque des banques centrales sur les instruments de gré à gré en taux et change.

Le rapport chiffré publié jeudi fera l’objet d’une analyse avec des commentaires plus qualitatifs d’ici à décembre prochain. A ce stade, on note que l’activité en dérivés de taux OTC atteignait une moyenne de 5.200 milliards de dollars par jour en avril dernier, contre 6.400 milliards trois ans plus tôt. Cette baisse tient essentiellement à la réforme de l’abandon du Libor comme taux de référence pour la plupart des grandes devises avec une période de transition qui a démarré fin 2021. La réforme a notamment affecté les opérations de Forward rate agreements (FRA), des contrats à terme de taux qui s’appuient sur des anticipations de taux tel le Libor. Les swaps de taux ont augmenté, eux, de 10%, à 4.500 milliards de dollars.

Les FRA étaient libellés essentiellement en dollars si bien que la part du dollar dans les dérivés de taux s’est contractée de 50% à 44%. Pour les autres contrats de taux que les FRA, la part du dollar a plutôt augmenté entre 2019 et 2022. L’activité en dérivés de taux s’établissait à 46% à Londres, en baisse toutefois par rapport à 2019 (51%), suite au Brexit. Les swaps de taux en dollars se sont en partie déplacés aux Etats-Unis et en Asie, ceux en euros ont été plus souvent traités en zone euro.

Sur les marchés des dérivés de change OTC, les transactions ont atteint 7.500 milliards par jour en avril dernier, en hausse de 14% sur trois ans. Les swaps de change ont représenté la moitié de l’activité. La part des transactions spot est tombée à 28% contre 30% en 2019. Phénomène marquant, la part des échanges entre reporting dealers - tels que les grandes banques, sociétés de Bourse, ou encore intermédiaires servant les grandes entreprises - a nettement augmenté, à 46% du total de l’activité en dérivés OTC de change, alors que depuis 2010, cette part avoisinait les 38%. Autre point notable, la part du renmimbi a grimpé à 7% (4% en 2019), la devise chinoise occupant la cinquième place des devises négociées dans le monde.

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