
Les cours du blé font fi des inquiétudes en Ukraine

Les marchés de matières premières agricoles ont oublié la guerre en Ukraine. Les cours des principales céréales ont ainsi retrouvé leurs niveaux de début 2022 : le blé a perdu 45% depuis son plus haut atteint en juillet, à 6,99 dollars du boisseau ; le maïs chutait de 23%, à 6,30 dollars du boisseau. Les huiles végétales, qui étaient aussi concernées par les craintes sur l’approvisionnement, ont également corrigé, l’huile de tournesol baissant de 56% à 1.040 dollars par tonne.
Les prix des matières premières agricoles s’étaient envolés au début de l’invasion : l’Ukraine fournit respectivement 10% et 7% des exportations mondiales de maïs et de blé. Les inquiétudes portaient sur la fermeture de la mer Noire aux navires de transport de grain. L’accord négocié en juillet entre les belligérants, qui ouvre un corridor aux vraquiers, a permis de calmer les marchés. Ainsi, selon des données de Cargill, les exportations de céréales ukrainiennes (maïs, blé, orge) par rail représentent 2 millions de tonnes par mois, contre 4 à 6 millions lorsque le corridor est ouvert.
Point mort
L’accord arrive toutefois à expiration le 18 mars, et les discussions pour sa prolongation entre Russie et Ukraine sont au point mort. Moscou, qui estime que ses exportations de produits agricoles et d’engrais sont limitées par les sanctions occidentales, ne veut étendre l’accord que pour une durée de 60 jours, contre un an côté ukrainien. Les termes négociés ne prévoyaient d’extensions que pour des périodes de 120 jours. Kiev souhaite par ailleurs que le deuxième port du pays, Mykolaïv, soit inclus dans l’accord. Actuellement, les navires ne peuvent relier que trois ports (Odessa, Tchornomorsk et Youjne).
Malgré ces divergences, les marchés n’anticipent pas que les discussions échoueront, et se focalisent désormais sur les bonnes récoltes à venir. La production ukrainienne de blé d’hiver devrait être plus importante que prévu, autour de 27 millions de tonnes. La récolte russe a atteint un niveau record l’an dernier, de 153 millions de tonnes, dont une part importante sera exportée.

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