
Les collectivités locales ont encore profité des taux bas
Les collectivités françaises ont de nouveau augmenté leur recours à l’emprunt avec 11,6 milliards d’euros souscrits en 2021 après 10,1 milliards en 2020, selon l’Observatoire Finance Active publié mardi, à partir d’un panel de 1.213 collectivités. L’ensemble des collectivités françaises avaient emprunté 23 milliards en 2020 (après 18 milliards en 2019) selon la Direction générale des Finances publiques (DGFIP) : «Des chiffres records pour des années de début de mandats municipaux, mais il paraît difficile d’imaginer une hausse proportionnelle à notre échantillon, donc de 26 milliards cette année», commentent les auteurs de l’Observatoire Caroline de Marqueissac et Antoine Le Niniven.
La remontée des taux plus ou moins régulière a renversé le mouvement de baisse des coûts de financement, mais encore très légèrement, à 0,62% en 2021, après 0,56% en 2020 et 0,71% en 2019, avec une maturité moyenne également raccourcie à 18 ans au lieu de 20, du fait d’un recours en financement obligataire accru et ciblé sur des maturités un peu plus courtes.
Encore 83% de taux fixes pour les nouveaux financements
«Logiquement, la faiblesse des taux a renforcé la recherche de taux fixes, pour 83% des nouveaux financements après 89% l’an dernier, même si la part variable a progressé car certaines banques ont proposé des marges très attractives (0,32% en moyenne au lieu de 0,54% en 2020) sur les indices de référence auxquels elles appliquent encore souvent un plancher de 0,00% (alors que le taux Euribor reste bien inférieur, nldr)», poursuit Caroline de Marqueissac.
Du côté des prêteurs, les banques commerciales voient leur part de marché diminuer (de 59,3% à 47,8%), pour la troisième année de suite, au profit des émissions obligataires (37,3% désormais), de l’Agence France Locale (6,2%) et des autres banques publiques (8,8%). L’ensemble La Banque Postale-Sfil perd aussi du terrain (15,7%), de même que le groupe Crédit Agricole (5,8%) et la Société Générale (3,5%), au profit de BPCE (15%) et de Crédit Mutuel-Arkea (4,8%).
Concernant le stock au 31 décembre, la dette des collectivités est toujours «très performante» avec un taux moyen de 1,72%, de maturité stable (14,2 ans), plus obligataire (16%), plus fixe (74,3%) et plus simple (98,3% de notations 1A).
Par ailleurs, les 310 établissements de santé suivis ont aussi augmenté sensiblement leurs emprunts (de 1,55 à 1,83 milliard, sur 21,5 ans en moyenne) avec un taux moyen de 0,81% qui représente un plus bas historique, pour un total de 19,9 milliards d’encours (coût moyen à 2,36%).
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