Les actions japonaises restent sous pression

Les facteurs positifs restent secondaires face à l’incertitude de la trajectoire économique du pays
Corentin Chappron
Japon drapeau japonais
Les achats d’actions japonaises par des étrangers ont atteint un sommet depuis quatre ans la dernière semaine de janvier 2023.  -  RK.

Les marchés actions japonais ne connaissent pas l’inflation. Ainsi, le Topix affiche une performance presque nulle depuis janvier 2022 (+0,3% en yen, mais -12,3% en dollar contre -14,2% pour le S&P500) depuis début 2022, tandis que le Nikkei 225 (-5% en yen) ne fait pas beaucoup mieux.

La performance devrait pourtant profiter de l’assouplissement de la politique sanitaire, décidée début octobre, puisque la fermeture de l’archipel avait pesé sur les services et le tourisme. Ainsi que de la détente du prix des matières premières et d’un écart de taux qui cessera de s’accroître, voire diminuerait. Ces facteurs ont pesé: entre début 2020 et fin 2022, 73 milliards d’euros d’argent étranger est sorti des actions nipponnes.

Flou

Les achats d’actions japonaises par des étrangers ont atteint un sommet depuis quatre ans la dernière semaine de janvier, à 1.300 milliards de yens (9,2 milliards d’euros), mais il n’est pas sûr que cela traduise un changement de sentiment. La réunion de politique monétaire de janvier, qui s’est terminée sans surprise, a certes soutenu les flux. «La décision de décembre avait inquiété les investisseurs, qui attendent davantage de clarté de la Banque du Japon avant de retourner sur les actifs japonais», souligne Yasuko Sato, client portfolio manager chez Invesco. La banque centrale attend en effet que l’inflation se transmette aux salaires pour normaliser sa politique, tout en restant à l’affut d’un ralentissement. Des anticipations plus claires sur la direction du yen et sur la trajectoire de l’économie mondiale sont donc un préalable à tout repositionnement.

Les entreprises pourraient malgré tout être obligées de s’adapter à une inflation au plus haut depuis 31 ans. «Les entreprises et les consommateurs doivent sortir de l’état d’esprit déflationniste et dépenser les réserves de trésorerie accumulées. Le cash n’est désormais plus roi, mais il faut du temps pour que les agents changent leurs comportements», explique Yasuko Sato, gérante chez Invesco. Le cash et les réserves détenues par les entreprises au capital supérieur à 1 milliard de yen (7,1 millions d’euros) est ainsi passé de 137.000 à 332.000 milliards de yen entre 2000 et 2022, tandis que les dépenses de capex et liée aux salaires restaient stables, à 22.000 et 52.000 milliards de yens. Les entreprises ont commencé à s’adapter : les rachats d’actions sont au plus haut depuis, au moins, 2011.

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