
L’emploi américain rebondit moins que prévu en mai

Le nombre de créations d’emplois aux Etats-Unis est une nouvelle fois ressorti inférieur aux attentes en mai, même si les données suggèrent que la reprise économique poursuit son cours.
Selon les données publiées vendredi par le département du Travail, 559.000 emplois nets ont été créés en mai, après 278.000 en avril et 785.000 en mars.
Les économistes interrogés par le Wall Street Journal s’attendaient à la création de 671.000 emplois nets aux Etats-Unis le mois dernier. Le nombre de postes créés en avril avait initialement été estimé à 266.000.
Le mois dernier, le taux de chômage dans le pays a reculé à 5,8%, contre 6,1% en avril. Le taux de chômage aux Etats-Unis a bondi de 3,5% en février 2020, dernier mois avant la mise en oeuvre de mesures de confinement dans le pays, à un niveau record de 14,8% en avril 2020 avant de progressivement diminuer. Les économistes anticipaient une baisse du taux de chômage en mai, à 5,9%. Le nombre d’emplois salariés outre-Atlantique reste inférieur de 7,6 millions à celui de février 2020, a indiqué le département du Travail vendredi. Au total, 9,3 millions d’Américains se trouvaient sans emploi en mai.
« Des hausses notables de l’emploi ont été constatées dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie, de l’enseignement public et privé, de la santé et des services à la personne », a indiqué le département du Travail dans son rapport. Ces secteurs figurent parmi les plus touchés par les mesures de restriction de l’activité économique adoptées pour contenir la propagation du Covid-19.
La Fed prise entre deux feux
A moins de deux semaines de la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), le rapport sur l’emploi de mai était particulièrement attendu par les investisseurs. La banque centrale américaine est confrontée depuis quelques mois à un marché de l’emploi qui reste nettement inférieur à ses niveaux pré-pandémique et à une inflation qui accélère, soutenue par le redémarrage de l'économie américaine.
La Fed justifie sa politique très accommodante par un nombre encore élevé de personnes sans emploi outre-Atlantique et par le caractère temporaire du rebond de l’inflation, mais les investisseurs craignent que la hausse des prix, soutenue par la reprise économique et des pénuries de produits dans de nombreux secteurs, oblige l’institution à mettre fin à ses achats d’obligations et à relever ses taux d’intérêt.
Ces dernières semaines, plusieurs banquiers centraux américains ont signalé qu’il serait bientôt temps de commencer à discuter d’un calendrier pour le retrait progressif des achats d’obligations de la Fed.
« Dans n’importe quelle autre circonstance, des gains mensuels de plus d’un demi-million [d’emplois] seraient impressionnants mais, avec un manque de 7,6 millions [d’emplois salariés], il faudra un certain temps à ce rythme avant que les ‘progrès supplémentaires substantiels’ évoqués par la Fed soient atteints », tempère Paul Ashworth, chef économiste pour les Etats-Unis chez Capital Economics.
Pénurie d’emplois
La Fed a indiqué à plusieurs reprises qu’elle maintiendrait une politique monétaire accommodante tant qu’elle ne constaterait pas de « progrès supplémentaires substantiels » sur le marché du travail.
Autre point d’attention pour la banque centrale, le rapport sur l’emploi en mai indique que « la pénurie de main-d'œuvre continue de dominer », souligne Naeem Aslam, analyste en chef d’Avatrade. « Au regard de ces chiffres, il ne fait aucun doute que nous allons assister à de nombreux rebondissements, car les gens continuent d’entrer et de sortir » du marché de l’emploi, remarque l’opérateur de marché.
Dans ce contexte, les investisseurs vont désormais se tourner vers l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis en mai, qui doit être publié jeudi, avant la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed, programmée les 15 et 16 juin.
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Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse