
L’Ecofin se penche sur les lignes de crédit du MES

La modernisation du Mécanisme européen de stabilité (MES) va encore occuper une part significative des réunions de l’Eurogroupe et de l’Ecofin, lundi et mardi à Luxembourg. Après avoir évoqué le sujet de la gouvernance lors de la dernière réunion, les ministres européens des Finances et de l’Economie se pencheront cette fois-ci sur la réforme des lignes de crédit de précaution du MES. Les lignes de crédit de précaution sont l’un des outils à la disposition du MES pour répondre à une situation de stress financier d’un pays membre avant que celle-ci ne se détériore au point de nécessiter un véritable programme d’ajustement macroéconomique. Mais à l’image d’autres outils du MES, pour bénéficier de ces lignes de crédit temporaires, établies pour un an et renouvelables deux fois pour six mois, un pays doit s’engager à mettre des politiques négociées avec la Commission, «en liaison avec la Banque centrale européenne et, lorsque c’est possible, avec le Fonds monétaire international», rappelle le MES.
«Les lignes de précaution peuvent être très utiles pour traiter une situation de stress en amont», explique une source à Bercy. «Mais elles sont aujourd’hui inutiles à cause de leurs conditions», ajoute-t-elle, soulignant qu’un pays aura alors tendance à privilégier un programme plus large d’ajustement macroéconomique. L’objectif reste celui annoncé dans la déclaration de Meseberg entre la France et l’Allemagne, de rendre ces lignes de crédit «plus efficaces», sans pour autant «avoir besoin d’un programme complet». La question des critères d’éligibilité est donc centrale, la crainte étant de voir un pays poursuivant des politiques fiscales ou économiques insoutenables faire appel à cet instrument pour repousser l’inévitable.
Les ministres souhaitent parvenir à un compromis sur l’ensemble des mesures liées à la réforme de la zone euro, à savoir la réforme du MES, de ses outils et de sa gouvernance, et la création d’un budget de la zone euro, d’ici décembre, pour permettre aux chefs d’Etat de le valider dans la foulée.
En revanche, la réforme de la lutte antiblanchiment souhaitée par la Commission, et en particulier l’appel à renforcer les pouvoirs de l’Autorité bancaire européenne (EBA) dans le cadre de la revue des Autorités européennes de supervision (ESA), «n’est pas la négociation la plus simple», glisse une source à Bercy. Les prochaines réunions permettront donc de jauger si la succession récente de scandales aura suffi à convaincre les plus réfractaires de revenir sur leurs objections.
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