
Le gaz reste sous pression après l’entame d’une grève en Australie

Les syndicats australiens du secteur gazier ont mis leurs menaces à exécution. Environ 500 employés de Chevron, l’un des principaux exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL) du marché mondial, ont arrêté le travail pendant une à trois heures ce vendredi, après la rupture des négociations avec les dirigeants. Le prix du contrat TTF néerlandais à terme pour octobre, le principal indicateur du prix du gaz naturel en Europe, a bondi jusqu’à 9,3% à l’ouverture, à 35,83 euros le mégawattheure, avant de redescendre vers 34,5 euros.
La fermeture des vannes sur les sites australiens de Chevron met la pression sur les acheteurs internationaux, cette source représentant près de 5% de la production mondiale de gaz liquéfié. Ces plateformes fournissent une clientèle asiatique gourmande en énergie, qui va devoir continuer à diversifier ses sources d’approvisionnement, alors que l’Offshore Alliance, l’intersyndicale gazière et pétrolière australienne, a promis des arrêts de travail beaucoup plus longs.
Menace d’une grève totale dans une semaine
Les opérateurs de marché vont désormais devoir suivre les négociations avec attention, afin d’anticiper l’évolution de l’offre mondiale. Les employés de Chevron réclament depuis cet été une amélioration des conditions de travail, une meilleure sécurité de l’emploi et une augmentation des salaires. Ils ont voté mi-août, à 99%, la possibilité d’une grève perlée puis permanente à partir du 7 septembre, si leurs revendications n’étaient pas entendues.
Pour le moment, la direction de Chevron ne cède rien, alors que les employés de Woodside Energy, un autre géant du gaz naturel en Australie, ont obtenu gain de cause fin août. «Il a fallu attendre le troisième jour [des négociations] pour que Chevron modifie sa position sur tout ce qui était important et le quatrième jour, la société est même revenue sur son offre», a déclaré l’intersyndicale dans un communiqué. Les dirigeants de Chevron en Australie rejettent les demandes de l’intersyndicale, les jugeant bien trop élevées par rapport aux standards de l’industrie.
L’enlisement des négociations pourrait mener vers un premier épisode de grève permanente du 15 au 29 septembre. Cette situation deviendrait alors rapidement un enjeu politique pour Canberra, puisque la firme américaine fournit près de la moitié du gaz naturel en Australie occidentale. Pour le moment, l’intersyndicale a programmé un arrêt de la production d’une dizaine d’heures par jour de samedi à jeudi prochain, en espérant faire bouger Chevron.
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L’Europe a déjà rempli ses cuves
Même si le prix du mégawattheure européen fluctue fortement depuis le début de cet épisode en Australie mi-août, le niveau reste incomparable avec la flambée de l’hiver dernier, où les contrats à termes ont dépassé les 200 euros, sur fond de guerre en Ukraine.
Les pays membres de l’Union européenne ont par ailleurs été très, voire trop, prévoyants pour l’hiver prochain. Seuls deux pays n’ont pas encore rempli leurs capacités de stockage à hauteur de 90%, un objectif qui doit être atteint pour le 1er novembre 2023. Il s’agit de la Belgique, avec des cuves remplies à 88%, et de la Lettonie, à 85%, selon Aggregated Gas Storage Inventory, la base de données des opérateurs gaziers européens. La France est elle tout juste à 89,99%, tandis que l’Espagne et le Portugal sont à 100%.
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