«Le peso mexicain est bien placé pour bénéficier de la vigueur de l’économie américaine»

Kevin Thozet, membre du comité d’investissement de Carmignac
Fabrice Anselmi

L’Agefi : Pensez-vous que la Fed pourrait remonter son taux jusqu’à 6% et soutenir ainsi le dollar ?

Kevin Thozet : La récente série de publications économiques témoigne d’une économie américaine solide - certains parlent même d’un non-atterrissage désormais. Les espoirs que nourrissaient les marchés de voir la Fed pivoter après l’été sont remis à l’an prochain : les taux directeurs resteront sur un plateau plus longtemps. Maintenant que ces anticipations ont été réajustées, la prochaine séquence liée à de bonnes données économiques serait un relèvement du taux terminal. Mais passer de 5% à 6% semble un saut trop important en termes d’ampleur et de célérité, d’autant que le durcissement monétaire est déjà à l’œuvre, pesant sur les conditions de crédit, la volonté des ménages à dépenser et des entreprises à investir.

Quelles devises résisteraient mieux à un tel scénario ?

S’il devait se produire, l’économie américaine vigoureuse aurait des effets sur ses voisins. On pense au peso mexicain : le pays bénéficie de taux nominaux et réels attractifs (près de 10% et 5% respectivement) et de fondamentaux bien orientés, avec le rapatriement des chaînes de production au plus près du consommateur américain. Le Canada pourrait théoriquement en profiter aussi, mais les ménages étant très endettés, cela limiterait la capacité de la Banque centrale à emboîter le pas de la Fed jusqu’à de tels niveaux, et donc le potentiel d’appréciation du dollar canadien.

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