Le Panel Taux se recentre sur les décisions des banques centrales

La volatilité autour du cas britannique dissipée, les prévisions deviennent plus consensuelles.
Fabrice Anselmi

Les 24 sociétés du Panel Taux & Changes interrogées du 26 octobre au 3 novembre par L’Agefi intègrent progressivement les dernières réunions de banques centrales : en toute logique, plus les cycles de resserrement monétaire avancent, plus leurs anticipations de taux directeurs à six mois se resserrent.

La semaine passée a quand même vu naître une divergence nouvelle entre la Fed de Jerome Powell, qui a annoncé un probable ralentissement du resserrement tout en affirmant que ses taux seraient portés plus haut que prévu (5% selon les marchés mi-2023), et la Banque d’Angleterre d’Andrew Bailey qui, tout en remontant également le Bank Rate de 75 points de base (pb) et en annonçant une récession de deux ans au Royaume-Uni, a précisé que des conditions économiques très différentes l’amèneraient à relever ce taux moins haut que les 4,75% anticipés par les marchés.

Dans ce contexte, les prévisions semblent très homogènes concernant la Fed au vu de la résistance de l’économie américaine, même si les anticipations de taux longs – liées aux effets récessifs du resserrement – sont plus hétérogènes entre les pessimistes (Bank of America, Carmignac, Pictet…) et les optimistes (BBVA, BNP Paribas AM, La Française AM, Lazard Frères Gestion). Les fourchettes divergent aussi concernant le Royaume-Uni, tant pour le taux directeur que pour les taux longs, qui pourraient retomber à 2,55% pour SG CIB.

Les divergences de vue sont également plus marquées sur l’euro-dollar : la Banque centrale européenne n’aurait pas encore choisi son camp selon Christine Lagarde, dont les déclarations ont fait réagir quand elle a affirmé jeudi qu’une «récession modérée» ne suffirait pas en zone euro. Les spécialistes relèvent que l’Institution de Francfort devrait avoir confiance dans sa capacité à ramener l’inflation à 2% avec un atterrissage en douceur, faute de quoi elle provoquerait une récession plus profonde pour assurer la stabilité des prix au détriment de l’économie. Certains panélistes la voient ainsi remonter le taux directeur jusqu’à 3,50% - bien au-dessus du taux prétendu «neutre» (2% en nominal) -, mais avec un taux du Bund qui reviendrait alors sous 2% pour les plus pessimistes. Enfin, certains comme Carmignac commencent à voir la Banque du Japon relâcher son contrôle des taux dans les prochains mois.

{"title":"","image":"293717","legend":"","credit":""}

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Taux d'intérêt

Contenu de nos partenaires

Les plus lus de
A lire sur ...