
Le Panel Actions accentue sa révision baissière

Pour le troisième mois consécutif, le Panel Actions a révisé ses objectifs à la baisse. La poursuite de la fébrilité sur les marchés actions n’incite pas les gestions à l’optimisme. Si le CAC 40 limite les dégâts en cédant seulement 6,7% depuis le début de l’année et le S&P 500 4%, l’EuroStoxx 50 abandonne plus de 10%, et le Nikkei près de 15%. Sur le mois écoulé, le recul a été moins marqué. Néanmoins, les gestions ont abaissé leurs prévisions à six mois de 3,9% sur le CAC 40, de 5,3% sur l’EuroStoxx 50, de 0,9% sur le S&P 500, et de 6,3% sur le Nikkei.
Plus des deux tiers des gestions ont réduit leurs ambitions sur les deux indices européens. En particulier, Aurel BGC a réduit ses objectifs à six mois de 4.680 à 4.075 points sur le CAC 40, et de 3.250 à 2.790 points sur l’EuroStoxx 50. A un an, Natixis a abandonné plus de 500 points sur le CAC 40 à 4.900, et 450 points sur l’EuroStoxx 50 à 3.350. A horizon six mois, Aurel BGC et Syz AM estiment même que les indices parisien et paneuropéen auront reculé de 5,5% à 0,3% respectivement.
Néanmoins, le panel table en moyenne sur une progression de 5,4% du CAC 40 dans six mois et de 12% dans un an ; et de 6,4% de l’EuroStoxx 50 à six mois et de 13,3% à un an. Le plus optimiste, Cholet Dupont, a gardé ses objectifs inchangés, anticipant dans un an un rebond de 20,5% de l’indice parisien et de 24,6% de l’indice européen. « L’Europe reste clairement une région attractive pour investir en actions », note Edmond de Rothschild AM, constatant une croissance bénéficiaire des entreprises européennes en 2015 « grâce à une bonne tenue des marges sous le triple effet taux/change et pétrole. Pour 2016, un effet multiplicateur impactera les résultats pour les entreprises les mieux à même de capter la reprise en cours dans la zone euro ».
Le ralentissement économique aux Etats-Unis, voire les craintes de récession, douchent tout espoir de fort rebond sur le S&P 500, attendu en progression de seulement 1,87% dans six mois et de 5,4% dans un an. State Street, Axa IM, CPR AM et Swiss Life estiment même que l’indice américain n’aura pas progressé dans un an. Axa IM table sur un recul de près de 5% dans six mois.
Quant à l’indice japonais, il bénéficie du plus fort potentiel de hausse, de 7,9% à six mois et de 13,6% à un an, bien que la plupart des panélistes aient abaissé leurs prévisions.
{"title":"","image":"106470»,"legend":"","credit":"Illustration L’Agefi."}
Plus d'articles du même thème
-
Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
Lors d’une conférence de presse, le président du directoire de BPCE et président du conseil d’administration de Natixis, a indiqué « attendre la stabilisation de la chaîne actionnariale de Generali ». Il a souligné que le projet respectait les souverainetés nationales. -
«Le potentiel des entreprises de taille moyenne devrait se libérer»
François Dossou, directeur de la gestion actions chez Sienna IM -
Les petites capitalisations enthousiasment Wall Street
Ce segment du marché a surperformé les grandes capitalisations depuis le rebond d’avril, avec une nette accélération en août sur les anticipations de baisses de taux de la Fed. Les valorisations sont désormais élevées et notamment conditionnées à la reprise du secteur manufacturier américain.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
- Armani pourrait se vendre à un groupe français
Contenu de nos partenaires
-
Procès du « Bloody Sunday » : un ancien soldat britannique jugé à Belfast, des décennies après le drame
Belfast - Au premier jour du procès d’un ancien soldat britannique, accusé de deux meurtres et cinq tentatives de meurtre lors du «Bloody Sunday», épisode sanglant du conflit nord-irlandais, l’accusation a décrit les tirs «injustifiés» des militaires ce jour-là. Aucun soldat n’a jusque-là été jugé pour ce «dimanche sanglant», le 30 janvier 1972 à Londonderry, ville également connue sous le nom de Derry, quand des parachutistes britanniques avaient ouvert le feu sur une manifestation pacifique de militants catholiques, faisant 13 morts. L’armée britannique avait affirmé que les parachutistes avaient répondu aux tirs de «terroristes» de l’IRA (Armée républicaine irlandaise, paramilitaires opposés à toute présence britannique sur l'île d’Irlande), une version alors confortée par un rapport réalisé à la hâte. Malgré tous les témoignages contredisant cette version, il a fallu attendre 2010 pour que soit officiellement reconnue l’innocence des victimes, atteintes pour certaines dans le dos ou même à terre, agitant un mouchoir blanc. Surnommé «soldat F», l’ancien parachutiste jugé depuis lundi est accusé de deux meurtres, ceux de James Wray et William McKinney, et de cinq tentatives de meurtre, lors de la répression de ce rassemblement. En décembre, il avait plaidé non coupable devant le tribunal de Belfast. Il comparait libre à son procès, qui doit durer plusieurs semaines. «Intention de tuer» Comme en décembre, il est apparu dissimulé derrière un rideau pour protéger son anonymat, ses avocats ayant fait valoir des risques pour sa sécurité. «Les tirs étaient injustifiés. Les civils (...) ne posaient aucune menace pour les soldats et ces derniers ne pouvaient pas croire à l’existence d’une menace», a affirmé le représentant de l’accusation, Louis Mably, à l’ouverture des débats. «Les tirs (...) ont été menés avec l’intention de tuer, ou au moins avec l’intention de causer un préjudice vraiment grave», a-t-il insisté. Avant l’ouverture de l’audience, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal en soutien aux familles des victimes a constaté un journaliste de l’AFP. «Il nous a fallu 53 ans pour en arriver là, et nous avons surmonté tous les obstacles», a déclaré John McKinney, le frère de William McKinney, saluant «un jour crucial» dans son combat pour «obtenir justice». Non loin de là, une poignée d’anciens combattants de l’armée britannique étaient également présents. «Beaucoup d’anciens combattants ressentent aujourd’hui de la frustration, de la colère, et se sentent trahis», a déclaré David Johnstone, le président du Bureau des anciens combattants d’Irlande du Nord, une organisation chargée de soutenir les ex-soldats de l’armée britannique dans la province. 3.500 morts en 30 ans Le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites pénales contre «soldat F» en 2019. Elles avaient ensuite été abandonnées, puis relancées en 2022. Le massacre du «Bloody Sunday» - immortalisé par le tube du groupe de rock irlandais U2 «Sunday Bloody Sunday» (1983) - avait eu pour effet de précipiter de nombreux jeunes catholiques républicains dans les bras de l’IRA. Il est l’un des moments les plus sombres des trois décennies de «Troubles» qui ont opposé républicains, surtout catholiques, partisans d’une réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, défenseurs de l’appartenance de l’Irlande du Nord à la Couronne britannique. En 1998, l’accord de paix du Vendredi Saint a mis un terme à ce conflit qui a fait quelque 3.500 morts. En 2010, à la suite de la plus longue enquête publique de l’histoire britannique qui avait reconnu l’innocence des victimes du «Bloody Sunday», le Premier ministre de l'époque, David Cameron, avait présenté des excuses officielles, qualifiant d’"injustifiables» les faits survenus ce jour-là. Depuis la fin du conflit nord-irlandais, seul un ancien soldat britannique a été condamné: début 2023, une peine de trois ans avec sursis a été prononcée contre David Holden, qui avait tué un homme à un check-point en 1988. Une loi très critiquée votée en 2023 sous le précédent gouvernement conservateur et baptisée «Héritage et réconciliation» a mis fin à la plupart des poursuites pénales pour les crimes commis pendant la période des «Troubles». Le Labour s’est engagé à abroger certaines dispositions. Peter MURPHY © Agence France-Presse -
Adaptation
Eté 2025 : 43 milliards d’euros évaporés sous la canicule
La France, l’Espagne et l’Italie ont été les pays où les dommages des événements climatiques extrêmes ont été les plus lourds -
Balance bénéfice-risque
Antonin Bergeaud : « Taxer le patrimoine serait un saut dans l’inconnu dangereux »
Professeur associé à HEC, Antonin Bergeaud met en garde contre le risque que fait peser la taxe défendue par Gabriel Zucman sur la dynamique entrepreneuriale