
Le marché européen se prépare à un déluge d’émissions souveraines

Le marché primaire euro risque l’encombrement. Ce mardi, l’Espagne, l’Irlande et la Grèce pourraient émettre sur ce compartiment via une syndication bancaire. L’Irlande a annulé l’adjudication prévue le 11 juin pour émettre un nouvel emprunt à 10 ans via la procédure de syndication. Le Trésor espagnol, qui a tenu en fin de semaine dernière une conférence à distance avec les investisseurs, veut également émettre un nouvel emprunt à 20 ans via une syndication. La Grèce devrait en placer un à 10 ans. Ces trois opérations sont annoncées pour les prochains jours en fonction des conditions de marché. Il est probable qu’elles soient lancées dès ce mardi. De l’autre côté de la Manche, l’agence publique d’émission de dette (UK DMO) doit également placer un emprunt à 30 ans, ce mardi.
Ces opérations vont s’ajouter aux nombreuses émissions souveraines réalisées sur le marché primaire (hors adjudication) depuis le début de la crise. La semaine passée, l’Italie a enregistré un montant record de demandes de 100 milliards d’euros pour son emprunt à 10 ans, à la veille de l’annonce par la Banque centrale européenne (BCE) d’une augmentation de 600 milliards d’euros de son programme de rachats d’urgence. Il s’agissait de sa quatrième émission en syndication depuis les premiers jours de la crise.
La procédure de syndication, qui connaît un grand succès depuis le début de la pandémie du coronavirus, permet d’émettre des montants importants de dette en une seule opération. Un point majeur actuellement pour les gouvernements dont les besoins de financement se sont envolés avec les plans massifs de soutien pour faire face à la crise. Ainsi, l’Espagne a-t-elle prévu d’emprunter 130 milliards d’euros cette année pour faire face aux coûts liés à la pandémie de nouveau coronavirus, soit 97,5 milliards d’euros de plus que le plan initial. L’Allemagne est également venue sur ce marché après cinq ans d’absence, de même que la France ou la Belgique.
Ces opérations se font généralement avec une prime par rapport au marché secondaire. Elle était de 9 points de base pour la dernière émission à 10 ans de l’Italie. L’Espagne avait dû concéder 17 pb en avril, lors de sa quatrième émission en syndication cette année, sur une obligation à 10 ans. Hier, sur les marchés de taux, le rendement de l’emprunt à 15 ans espagnol se tendait de 2 pb à 0,9%, celui à 10 ans grec de 5 pb, à 1,37%. Le rendement du Bund à 10 ans se détendait de 4 pb et celui de l’emprunt à 10 ans irlandais de 3 pb, à 0,11%.
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Paris - La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,87% jeudi, à l’issue d’une séance alimentée par la première baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed) de l’année et la perspective de nouvelles baisses à venir d’ici la fin 2025. L’indice vedette CAC 40 a gagné 67,63 points et s’est établi à 7.854,61 points à la clôture. La veille, il avait terminé en recul de 0,40%. Comme anticipé par le marché, la Réserve fédérale américaine (Fed) a baissé les taux directeurs de 0,25% à l’issue de sa réunion de politique monétaire mercredi, les ramenant dans une fourchette désormais comprise entre 4,00% et 4,25%. La Fed poursuit un mandat à double mission: ramener l’inflation américaine à un objectif cible de 2%, bien qu’elle soit remontée en août à 3,1% (hors prix volatils de l’alimentation et de l'énergie), tout en veillant à la santé du marché de l’emploi. «La Fed justifie sa baisse des taux en raison de la nette détérioration du marché du travail aux Etats-Unis, bien que l’inflation ne soit pas totalement rentrée dans les rangs», commente Bertrand Lamielle, directeur général de Portzamparc Gestion, qui appartient à BNP Paribas. Selon la médiane des prévisions de la Fed, ses membres anticipent deux autres baisses de taux (d’un quart de point chacune) en 2025, ce qui impliquerait une nouvelle détente à chacune des réunions programmées d’ici la fin de l’année. Du côté des changes, l’euro perdait 0,33% par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,1774 dollar pour un euro vers 18H30, heure de Paris. En comparaison, la paire euro-dollar flirtait avec la parité au tout début de l’année. «On est déjà à 14% de change défavorable depuis le début de l’année: si on a acheté une valeur qui valait 100 dollars avant et 114 aujourd’hui, l’investisseur américain a gagné 14 dollars et l’européen zéro. Dans ce sens-là ce n’est pas une tendance que l’on voit souvent, et pas non plus avec cette ampleur», explique Bertrand Lamielle. «Cela bénéficie aux petites et moyennes capitalisations, moins concernées par les problèmes de droits de douane américains. Après trente ans de globalisation, on se recentre sur soi-même», poursuit le directeur général de Portzamparc. L’indice «CAC Mid & Small», qui regroupe les petites et moyennes valorisation boursières cotées en France, affiche par exemple une progression de 10,11% depuis le 1er janvier, là où son grand frère, le CAC 40, est en hausse de 6,42%. Sur le marché de la dette, les taux d’emprunts européens se sont tendus jeudi. Le rendement de l’emprunt français à dix ans s’est établi à 3,54% contre 3,48% la veille. Son équivalent allemand est à 2,72%, après 2,67% mercredi et l’italien à 3,52%, contre 3,46% précédemment. Les semi-conducteurs soutenus par Intel A la cote américaine, le fabricant de semi-conducteurs et de microprocesseurs Intel s’envolait de près de 30% vers 18H30, heure de Paris, après l’annonce d’une prise de participation de son rival Nvidia (+3,37%) à son capital pour une valeur de 5 milliards de dollars. A la cote européenne, les valeurs du secteur des semi-conducteurs ont été entraînées à la hausse et à Paris, STMicroelectronics a bondi de 4,63% à 23,33 euros et Soitec de 10,37% à 33,22 euros. «Il y a une résurgence du secteur technologique après un été morose, mais pour ces valeurs françaises, il s’agit davantage d’un effet de rattrapage», nuance toutefois Bertrand Lamielle. Depuis le 1er janvier, STMicroelectronics n’affiche pas de gains (-0,35%) et le titre Soitec est en chute de près de 60%. Euronext CAC40 © Agence France-Presse