Le marché du maïs américain esquisse un retour à la normale

Un rééquilibrage semble s’opérer outre-Atlantique cette année : après avoir atteint des niveaux historiques en avril 2022, les prix du maïs ont baissé, se rapprochant de ceux observés avant 2020.
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La production de maïs devrait atteindre un niveau record de 15,1 milliards de boisseaux cette année  -  Crédit Vijaya Narasimha/Pixabay

La baisse des prix du maïs peut être attribuée à plusieurs facteurs. Tout d’abord, selon les prévisions de l’USDA (le département de l’Agriculture des Etats-Unis), la production de maïs devrait atteindre un niveau record de 15,1 milliards de boisseaux cette année. Cette augmentation n’est pas le résultat d’une extension des zones de culture, mais d’une amélioration de la productivité par hectare. En effet, malgré les craintes concernant El Niño, ou encore des conditions météorologiques mitigées, les rendements devraient atteindre un nouveau record de plus de 177 boisseaux par hectare en 2023 alors qu’ils étaient de 172 en moyenne sur les cinq dernières années. Ensuite, la hausse de la production permet de reconstituer des stocks qui étaient à des niveaux historiquement bas depuis 2016. Cette reconstitution contribue à apaiser les craintes sur l’approvisionnement et a un effet stabilisateur sur les prix.

Enfin, la baisse des prix des engrais rassure les producteurs. En 2022, l’augmentation rapide du coût des céréales était en grande partie due à des perturbations sur le marché des engrais. Les sanctions contre la Russie et la Biélorussie, deux grands fournisseurs d’ingrédients clés comme la potasse et le gaz naturel (qui sert à la production d’engrais), ont rendu l’approvisionnement complexe, ce qui a fait grimper les prix. Heureusement, les coûts de ces éléments essentiels à l’agriculture se stabilisent, en partie grâce à des ajustements dans le commerce international et à une baisse des prix du gaz naturel.

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Incertitude géopolitique

Cependant, certains éléments pourraient influencer négativement l’offre dans un futur proche. Les conditions météorologiques, notamment dans la région de la Corn Belt aux Etats-Unis, ne sont pas idéales et affectent la qualité des récoltes. Selon l’USDA, 56% seulement du maïs est considéré comme étant dans un bon ou excellent état en août 2023.

De plus, la géopolitique ajoute une couche d’incertitude : le refus de la Russie de reconduire le corridor d’exportation de céréales ukrainiennes en mer Noire inquiète les marchés mondiaux. L’Ukraine est le cinquième plus grand producteur de maïs et le principal exportateur de la zone européenne. Une limitation de ses exportations entrainerait une pression supplémentaire sur l’approvisionnement de plusieurs pays tels que l’Egypte ou la Chine et pourrait accroître la demande pour le maïs en provenance des Etats-Unis, deuxième exportateur mondial.

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