Le marché a largement anticipé le rallye de fin d’année

Les marchés financiers ont réalisé en novembre leur meilleur mois cette année. Mais cela pourrait n’être qu’un nouveau «bear market» rallye.
Xavier Diaz
Wall Street   Nyse   S&P 500  Dow Jones   Bourse américaine
A Wall Street, l’indice S&P 500 a repris 14% entre octobre et novembre.  -  © European Union

Les marchés actions ont débuté le dernier mois d’une année historique en ordre dispersé, Wall Street reculant sur des prises de bénéfices après sa forte hausse mercredi. Le dernier jour de novembre a été à l’image d’un mois qui a été le meilleur en 2022 après la confirmation par Jerome Powell, le président de la Fed, que «le moment d’une modération du rythme des hausses de taux pourrait venir dès la réunion du mois de décembre». Un scénario qu’ont commencé à anticiper les investisseurs (50 points de base –pb- et non plus 75 pb) après la publication d’uneinflation américaine inférieure aux attentes en octobre et au plus bas depuis un an. Avec une réaction immédiate sur les marchés actions (plus forte hausse quotidienne du S&P 500 depuis avril 2020) et de taux (plus important resserrement en une séance pour le rendement 2 ans des emprunts d’Etat américains depuis 2008).

Le plus marquant a été la progression de la plupart des classes d’actifs (actions, taux, crédit, matières premières)… à l’exception du pétrole, et du dollar parmi les devises. «Sur les 38 classes d’actifs de notre échantillon, 35 ont terminé novembre en positif, ce qui est le nombre le plus important cette année», indique Henry Allen, analyste chez Deutsche Bank (DB), rompant ainsi avec l’ambiance pessimiste qui a prévalu cette année. A Wall Street, l’indice S&P 500 a désormais repris 14% entre octobre et novembre (+5,6%). Les actions européennes ont également poursuivi leur rattrapage. Malgré ce rallye, la plupart des indices restent dans le rouge depuis le début de l’année.

La Bourse de Hong Kong enregistre la plus forte performance en novembre (+26,8%, meilleure performance mensuelle depuis 1998) sur le pari d’une réouverture de l’économie chinoise mais aussi le soutien de Pékin au secteur immobilier. Le mois de novembre a aussi été le premier cette année où tous les indices boursiers traqués par DB sont dans le vert. Les marchés du crédit ont également profité de ce regain de confiance des investisseurs sur la trajectoire de la Fed mais aussi sur la croissance avec des resserrements massifs de spreads. L’ensemble de la classe d’actifs a été dans le vert pour la deuxième fois cette année, après juillet.

Le pic d’inflation et l’espoir d’un prochain pivot de la Fed (le marché l’anticipe dès la mi-2023) a permis aux emprunts d’Etat américains (+2,8%) de réaliser leur meilleure performance mensuelle depuis mars 2020 (deuxième mois après juillet où l’ensemble des marchés de taux sont positifs cette année).

Bear market rallye

Dans ce contexte, le dollar affiche l’une des pires performances (-5%). Le pétrole (-10% pour le Brent et une hausse désormais de 9,8% depuis le début de l’année, l’indice CRB des matières premières affichant la meilleure performance à +20,4%). Novembre aura aussi été le mois de la chute de FTX et du retour du bitcoin à son point bas d’octobre 2020.

«Malgré ce rebond, le marché demeuretrès pessimiste», ajoute Henry Allen, qui s’interroge sur la pérennité du rallye qu’il pense plutôt être un nouveau rebond dans un marché baissier (bear market rallye), comme cet été. La courbe des taux américains 2 ans 10 ans n’a pas été aussi inversée depuis 1981 à -71 pb tandis que l’indicateur de récession le plus suivi par la Fed (la courbe taux 3 mois dans 18 mois-taux 3 mois spot) s’est inversée pour la première fois en novembre (-41 pb). De quoi expliquer le début de revirement de la Fed.

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