
Le face-à-face Trump-Musk tourne à la farce boursière

Invectives, accusations et menaces, la fin de la relation privilégiée entre Donald Trump et Elon Musk a tourné à la farce ce jeudi. Les deux hommes ont multiplié les déclarations intempestives agitant tour à tour des critiques politiques et menaces financières par l’intermédiaire de leurs réseaux sociaux respectifs. Le tout sous l’arbitrage des investisseurs.
Le président américain a estimé sur son réseau Truth Social avoir mis fin à la mission du patron de Tesla à la tête du DOGE, le département pour l’efficacité gouvernementale, estimant qu’Elon Musk, était «devenu fou» en raison d’arbitrages défavorables pour les véhicules aux véhicules électriques. «N’importe quoi», a riposté Elon Musk en commentaire d’une vidéo de Donald Trump, dans une ambiance de cour d’école.
Les relations entre les deux hommes se sont rapidement dégradées ces derniers jours. Depuis son départ de la Maison-Blanche, Elon Musk a multiplié les critiques sur la politique budgétaire défendue par l’administration Trump. Une «grande et belle loi» selon Donald Trump, mais une «abomination» pour les finances publiques selon Elon Musk en référence à l’ampleur du gonflement du déficit budgétaire et de la dette publique induite par le projet
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Menaces sur les contrats gouvernementaux
«Le plus simple pour économiser des milliards et des milliards de dollars dans notre budget serait d’annuler les subventions et contrats gouvernementaux» du patron de Tesla et SpaceX, a-t-il menacé dans un autre message.
Un véritable chiffon rouge pour le milliardaire, jusqu’à peu farouche partisan du locataire de la Maison-Blanche dont il a largement financé la campagne. Elon Musk a alors déclaré que SpaceX «commencera immédiatement à mettre hors service son vaisseau spatial Dragon», qui sert notamment à la Nasa de véhicule spatial pour acheminer astronautes et ravitaillements vers la Station spatiale internationale (ISS). Une menace de courte durée, avec dans la nuit un succédané de démenti : «Bon, nous n’allons pas mettre Dragon hors service.» Ambiance.
Tesla efface 150 milliards de capitalisation
Les investisseurs ne se sont pas contentés de compter les points. L’action Tesla a payé cash cette poussée de fièvre. Le titre a abandonné 14,3 % en une seule séance, à 284,70 dollars. A la clé, quelque 150 milliards de dollars de valeur effacés, avec une capitalisation de nouveau sous le seuil symbolique des 1.000 milliards à 892 milliards.
A lire aussi: Elon Musk revient aux affaires pour rassurer ses actionnaires
Tesla paie depuis quelques mois les pots cassés des exubérances politiques de son premier actionnaire, l’image attachée à la marque Tesla se retrouvant abîmée par le positionnement politique d’Elon Musk. Ses ventes sont en baisse sensible sur l’ensemble des grande zones commerciales, particulièrement en Europe, ce qui fragilise les perspectives financières et la trajectoire de cash-flow. La fin des soutiens publics aux Etats-Unis est évalué à 1,2 milliards pour Tesla.
Depuis quelques jours, le titre avait pourtant rebondi de 63 % sur son plus bas du 8 avril dernier, certains vendeurs à découvert jugeant préférables de racheter leurs positions suite aux annonces et aux promesses d’Elon Musk de revenir aux affaires et de se consacrer à la conduite opérationnelle des entreprises qu’il détient. L’action Tesla perd 41 % sur son pic de 480 dollars de décembre 2024.
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La jeunesse norvégienne séduite par la droite populiste très présente sur les réseaux sociaux
Oslo - Fort d’un score historique aux législatives en Norvège, la droite populiste doit largement son succès à la jeunesse, en particulier chez les hommes, séduite par son discours anti-fiscal, anti-élites et anti-immigration martelé sur des réseaux sociaux devenus source essentielle d’information. Si la gauche l’a emporté, permettant au Premier ministre travailliste Jonas Gahr Støre de rester au pouvoir quatre ans de plus, le parti du Progrès (FrP) a réalisé lundi la meilleure performance depuis sa création en 1973, en recueillant près d’un quart des voix (23,9%) et en devenant pour la première fois la principale force d’opposition. «Ce soir, nous allons célébrer le meilleur résultat de tous les temps, et mon objectif, c’est que ce ne soit que le début», s’est exclamée sa cheffe, Sylvi Listhaug, devant ses partisans en liesse. Parmi eux, énormément de jeunes. Selon une enquête de la chaîne NRK, le FrP est désormais le premier parti chez les hommes de moins de 30 ans, une tendance observée dans un nombre croissant de pays en Europe. Professeur de sciences politiques à l’université de Tromsø, Jonas Stein y voit «une combinaison de facteurs». «Il y a l'économie --ce sont des personnes qui veulent garder une part plus élevée de ce qu’ils gagnent et pouvoir s’enrichir-- et une forme de contestation contre l'égalitarisme et une partie des forces progressistes», dit-il à l’AFP. Dans un pays où la fiscalité est l’une des plus élevées d’Europe, le FrP veut sortir la tronçonneuse. Le parti réclame notamment l’abolition de l’impôt sur la fortune qui a poussé plusieurs dizaines d’ultra-riches à s’exiler ces dernières années. «Nous devons baisser nos impôts parce que nous voyons que certains Norvégiens qui créent beaucoup d’emplois, des entrepreneurs prospères, s’installent en Suisse ou en Suède, et cela n’est pas durable pour la Norvège», a expliqué Mme Listhaug à l’AFP. Parallèlement, le parti préconise de réduire les coûts liés à la bureaucratie, l’aide au développement, l’immigration, et les subventions aux énergies renouvelables. Tenant à conserver l’anonymat, l’un de ces primo-votants à avoir voté FrP dit avoir fait ce choix car «chacun devrait pouvoir davantage garder son propre argent afin de choisir soi-même les prestations sociales qui lui conviennent». «Pour moi, c’est essentiellement une question d'économie et d’impôts, mais la criminalité occupe aussi mon esprit, le fait que le FrP veuille donner plus d’argent à la police, qu’il souhaite une politique d’immigration plus sévère (...) car j’ai le sentiment que l’intégration ne fonctionne pas très bien actuellement», explique le jeune homme qui, à 19 ans, gère sa propre société d’investissements. «Davantage de polarisation» Branche Jeunes du FrP, le FpU et son leader, Simen Velle, ont été extrêmement actifs sur les réseaux sociaux de prédilection des jeunes pendant la campagne. Sur TikTok, le mot d’ordre «Votez FrP!» s’est répandu comme une traînée de poudre. Résultat: le parti du Progrès a largement remporté le «skolevalg», des élections simulées dans les lycées pour sensibiliser les jeunes à la démocratie, avec 26% des voix. Le FrP reste cependant difficile à classer. Politologue, Johannes Bergh le définit comme un «parti populiste de droite» anti-immigration et anti-élites. «Mais si on le compare à d’autres partis de cette catégorie en Europe comme les Démocrates de Suède ou (le Rassemblement national de) Marine Le Pen, le parti du Progrès est plus modéré et fait beaucoup plus partie de l’establishment» qui «ne franchit pas la limite du racisme», précise-t-il. Il a d’ailleurs déjà exercé le pouvoir en Norvège aux côtés des conservateurs entre 2013 et 2020. Alors titulaire de plusieurs ministères, Mme Listhaug avait fait des vagues pendant la crise migratoire en 2015, en dénonçant «la tyrannie de la bonté» et en estimant que les étrangers «ne (pouvaient) être accueillis en grande pompe». Rejetant tout lien de parenté avec d’autres partis européens, la responsable de 47 ans décrit elle-même aujourd’hui le FrP comme «un parti libéral qui veut plus de liberté (de choix), moins de taxes, moins de gouvernement et (...) une politique d’immigration stricte». Dans un paysage politique norvégien où règne une culture du compromis, le nouveau poids du FrP pourrait déboucher sur «davantage de polarisation», souligne Jonas Stein. «Jamais les deux principaux partis norvégiens n’ont été aussi éloignés l’un de l’autre». Pierre-Henry DESHAYES © Agence France-Presse -
10 septembre : des perturbations sur le RER et le transilien attendues en Ile-de-France
Paris - Le trafic sera perturbé sur de nombreuses lignes ferroviaires en Ile-de-France mercredi, jour du mouvement pour «tout bloquer», le ministre des Transports promettant un important dispositif de sécurité à Paris à la Gare du Nord qui pourrait être ciblée par des manifestants. La SNCF ne prévoit aucune circulation sur une partie du RER D, seulement un train sur trois sur les lignes Transilien H, vers le nord-ouest de la région parisienne, et Transilien R (sud-est) ainsi qu’un train sur deux sur le RER B dans sa partie nord, desservant notamment l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Dans la partie sud du RER B, gérée par la RATP, deux trains sur trois circuleront, a précisé mardi ce dernier transporteur. Le RER A, ligne ferroviaire la plus fréquentée d’Europe, ne sera a priori pas affectée par le mouvement, selon la RATP et la SNCF. Cette dernière prévoit aussi un trafic «normal» sur la ligne V du Transilien (Versailles-Massy) et les deux tramways qu’elle exploite, les lignes 12 et 13. Le RER C et les lignes K (nord), N (ouest) et U (ouest) du Transilien verront circuler un train sur deux. Cette proportion montera à deux trains sur trois sur les lignes J et L (ouest) et le RER E. La ligne P, vers l’est, sera également touchée, mais verra circuler au minimum deux trains sur trois. A la RATP, le trafic sera «quasi normal» dans le métro avec «plus de neuf trains sur dix» sur les lignes 5, 8, 9 et 13, les autres n'étant pas affectées. En moyenne, «neuf bus sur dix circuleront sur l’ensemble du réseau», tandis que les tramways fonctionneront à 100%. La SNCF avait déjà prévenu lundi que le trafic ferroviaire serait affecté dans l’Hexagone par le mouvement social de mercredi, en particulier celui des TER et des Intercités, mais pas le réseau à grande vitesse. «A la RATP, il y a assez peu d’annulations puisqu’il y a, je crois, 1.400 collaborateurs grévistes sur près de 46.000" salariés, a affirmé le ministre démissionnaire des Transports, Philippe Tabarot, après avoir réuni mardi après-midi les principaux acteurs du transport. «Particulièrement vigilants» M. Tabarot a évoqué, côté SNCF en Ile-de-France, «quelques perturbations sur les RER et sur les Transilien, mais qui, majoritairement, vont circuler, environ aux alentours de 60%». Selon le ministre, dans le reste de la France, environ «70% des TER» devraient circuler, «avec quelques régions où il n’y aurait pratiquement pas de perturbations, et d’autres où il y en aurait un petit peu plus», notamment les Hauts-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie. A la RATP, le syndicat La Base, majoritaire chez les conducteurs de RER, a appelé à faire grève mercredi. Mais les quatre principaux syndicats de la RATP - CGT, FO, Unsa Mobilité et CFE-CGC - ont quant à eux appelé à la grève le 18 septembre, autre jour de mobilisation. Côté SNCF, la CGT-Cheminots, premier syndicat du groupe, a appelé à «participer massivement» à la grève de mercredi ainsi qu'à celle du 18 septembre. SUD-Rail, troisième syndicat de cheminots, a également appelé à faire grève mercredi, mais ne s’est pas joint à l’appel lancé par les trois autres grands syndicats de la SNCF (CGT, Unsa, CFDT) pour le 18 septembre. M. Tabarot a estimé que la mobilisation «pourrait être plus forte le 18 que le 10", mais il a prévenu que «la radicalité des actions menées risque d'être au rendez-vous» mercredi. En particulier, «il semblerait que la Gare du Nord soit ciblée par un certain nombre de manifestations», a-t-il révélé, en promettant un dispositif de sécurité «très important sur cette gare comme pratiquement sur l’ensemble des plus grandes gares [du] pays». «On sera particulièrement vigilants là-dessus, que ce soit sur les voies ferrées, que ce soit sur nos routes ou nos autoroutes pour éviter un certain nombre de blocages», a promis le ministre. © Agence France-Presse