
L’Arabie saoudite mène le bal des émissions en dollars des émergents
Les pays du Moyen-Orient accroissent leur empreinte sur le marché de la dette internationale. Cette fois, c’est Abou Dhabi, qui abrite environ 6% des réserves pétrolières mondiales, qui a engagé Bank of America Merrill Lynch, Citigroup, First Abu Dhabi Bank, HSBC et JPMorgan comme teneurs de livre pour une émission d’obligations libellées en dollar de maturités 10 ans et 30 ans. Son montant dépendra de l’appétit des investisseurs testé lors d’un road-show qui a débuté hier, selon Bloomberg. Il s’agirait de la première émission de l’année sur le marché international pour Abou Dhabi, qui bénéficie d’une note AA- chez S&P Global Rating. Le pays avait réalisé en avril 2016 sa première émission de titres en dollar, d’un montant de 1,5 milliard à 10 ans, depuis 2009.
Abou Dhabi suivrait le chemin tracé par l’Arabie Saoudite qui a fait un retour en force sur le marché de la dette en dollar la semaine dernière en émettant à elle seule 12,5 milliards de dollars d’obligations à 6, 11 et 30 ans lors d’une opération jumbo multi-tranches orchestrée sous la houlette de GIB Capital, Goldman Sachs, HSBC et JPMorgan. Il s’agit ainsi de la plus grosse émission réalisée par un pays émergent cette année, qui a attiré 40 milliards de dollars de souscriptions. La précédente émission saoudienne, en avril 2017, d’un montant de 9 milliards de dollars, avait déjà réuni 33 milliards d’ordres pour des titres sukuk de maturités 5 et 10 ans. Pour son grand retour sur le marché en dollar en octobre 2016 avec 17,5 milliards de titres à 5, 10 et 30 ans, le royaume avait attiré 67 milliards d’ordres.
A l’heure actuelle, les émetteurs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (Mena) ont émis un montant de près de 78 milliards cette année, qui n’est plus qu’à 2 milliards du record établi l’an dernier. Celui-ci sera ainsi battu très prochainement avec l’émission d’Abou Dhabi. L’Arabie saoudite, le Koweït et Oman ont été les acteurs majeurs du marché primaire cette année, en accaparant à eux seuls 50% du volume émis par les pays du Mena (Middle East and North Africa). Le Koweït doit relever prochainement la maturité maximale autorisée de ses emprunts de 10 à 30 ans. Les besoins de financement de ces pays dépendront en outre de l’évolution de leurs déficits jumeaux (budgétaire et courant), dans un contexte de faiblesse persistante des prix du pétrole, se conjuguant à l’aggravation des tensions géopolitiques dans la zone.
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